• Visages des bâtisseurs de pyramides

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Les physiques probablement les plus proches de ceux des anciens Égyptiens : les populations Bedjas, ou encore Bisharin ; minorités de langue couchitique d'Égypte et du Soudan dont elles sont de fait les populations indigènes, pré-arabes... 

    Regarder du côté des Afars d'Éthiopie, Érythrée et Djibouti est également intéressant, pour qui a les représentations égyptiennes classiques bien en tête.

    https://www.quora.com/Why-do-ancient-Egyptians-look-exactly-like-Afar-people/answer/Olisah-Jideofor

    https://www.quora.com/Why-do-ancient-Egyptians-look-exactly-like-Afar-people/answer/Alexander-Balogun

    Des populations 100% africaines, de souche africaine de l'Est, "hamite"*, "nilo-éthiopique""couchitique" (terme normalement employé pour les langues, de la grande famille "afro-asiatique", dont l'ancien égyptien était le plus proche - de fait, "les similitudes linguistiques placent l'ancien égyptien dans une proche relation avec les langues parlées aujourd'hui dans le Nord-Est de l'Afrique, aussi loin que le Tchad à l'ouest et la Somalie au sud"...).

    Car il n'y a pas à être congolais ou nigérian pour être africain, voyez-vous. Il y a, tant génétiquement que physiquement, des Africains (subsahariens) de l'Ouest, de l'Est ou encore du Sud ; tout comme il y a des Européens du Nord, du Sud ou encore de l'Est dont personne n'irait dire que l'un de ces types ne serait "pas européen" car "seul" un autre le "serait"...

    * La théorie "hamite" est à l'origine une théorie racialiste issue du contexte colonial. Elle consistait à prêter aux peuples africains physiquement trop "gracieux" selon les critères raciaux de l'époque, et ayant développé des cultures élaborées voire des civilisations intéressantes (mais ce n'étaient pas les seuls...), une origine "nécessairement" extra-africaine, "caucasoïde", qui aurait "colonisé" le continent dans les temps pré- ou proto-historiques.

    Ainsi, "pour les savants du début du XIXe siècle, à l'instar de Larrey, la supériorité intellectuelle du Blanc était tellement évidente que toute création d'ordre culturel, comme les monuments d’Égypte, ne pouvait être attribuée qu'aux seuls Européens, tout du moins à des peuples partageant la même origine que les populations d'Europe. On voit ainsi l'Égyptien prendre la suite de l'Assyrien dans la lente marche vers la « civilisation ». II est, selon Champollion, Lepsius ou Rougé, de race caucasienne, d'origine asiatique, et devient en quelque sorte un prototype de la « race » blanche, celle qui « a toujours été en travail pour avancer dans la connaissance du monde invisible et dans la possession du monde visible »."

    Cette théorie a désormais son "point Godwin", en quelque sorte, puisqu'elle a notamment servi à établir la distinction entre les Hutus et les Tutsis au Rwanda, à l'origine du terrible génocide de 1994 dans ce pays. Mais plus cela va, plus l'on se rend compte que la façon dont elle est battue en brèche aujourd'hui est en réalité à double tranchant. On exagérait, insistait lourdement, sur les origines non-africaines de ces peuples (certes réelles et attestées génétiquement, comme nous allons le voir, mais très partielles). À présent, on les nie tout simplement ; ce qui revient finalement au même : nier leur africanité, mais de manière "politiquement correcte". Il "n'existerait" tout simplement "pas" de "Hamites" comme un des grands types humains d'Afrique. Leurs types physiques seraient soit, là où ils seraient "censés" être "vraiment" noirs, un pur fruit du "hasard" ; soit... ils ne seraient pas l'Afrique "proprement" noire et donc, lourdement sous-entendu, et enjeu absolument fondamental dans le débat que nous allons voir tout au long de cet article, "pas vraiment l'Afrique".

    Pourtant, la génétique notamment (nous y reviendrons plus loin) permet de constater que l'aire d'extension du type dit "hamite" coïncide largement avec celle de l'haplogroupe E1b1b (+ les haplogroupes marqueurs des fameux apports extra-africains, J "Iran-Caucase" proche-oriental notamment, ou encore le fameux R1b-V88), tandis que le type que l'on qualifierait de "bantou" correspond à celle de l'haplogroupe E1b1a (+ E1a et E2)... par exemple. Deux haplogroupes parfaitement africains ; le "débordement" du premier sur le Proche-Orient et l'Europe du Sud pouvant être qualifié de marginal, et "contrepartie" des apports dans l'autre sens.

    Comme nous le verrons plus loin, toute l'Afrique a reçu à l'Holocène des flux de populations "proches de celles d'Anatolie ou du Proche-Orient qui ont amené le Néolithique en Europe" ; probablement "aspirées" par le Sahara dans sa dernière période verte, puis "repoussées" par sa désertification vers le Sahel et la vallée du Nil ; mais cette "aire" E1b1b "hamite" se caractérise par en avoir reçu nettement plus. Sans que cela ne signifie aucunement que ces régions et populations ne seraient "pas vraiment l'Afrique" (et, de fil en aiguille, que ce serait "pourquoi" se sont développées là des cultures passablement avancées...) ; car à ce jeu-là, c'est la moitié de l'Europe qu'il faudrait considérer comme "pas vraiment l'Europe" (voire la totalité, puisque, comme petite péninsule de l'Eurasie, le continent européen n'a jamais fait que recevoir des vagues de peuplement depuis l'extérieur).

    Car cela revient exactement à considérer que l'Europe ne "pourrait pas" abriter deux types humains bien définissables : "blanc" proprement dit, peau très claire, cheveux châtains à blonds ; et "méditerranéen", brun et à la peau plus mate, effectivement caractérisé par plus d'apport génétique des continents voisins (Asie de l'Ouest et Afrique du Nord, haplogroupe R1b caractéristique des Européens plus minoritaire, et haplogroupes tels que J2 ou E1b1b très notablement présents)... et de fil en aiguille, que l'un d'eux, le second en l'occurrence, ne serait "pas vraiment" l'Europe ; alors que, comme nul ne l'ignore, c'est dans le cadre de ces régions que se sont développées les plus brillantes civilisations du continent qui ont "fait" son histoire jusqu'aujourd'hui, à commencer par la Grèce et Rome ; dont les langues étaient bien indo-européennes (ou alors, dans le cas de la civilisation ibère, issue du peuplement néolithique depuis l'Anatolie, l'autre grand "bagage" génétique qui caractérise la population européenne encore aujourd'hui), la "cosmogonie" également etc. etc. Cette simple comparaison suffit à montrer à quel point tout cela est ridicule... De même qu'il y a deux, ou trois (avec le "type celtique/alpin" intermédiaire entre méditerranéen et nordique), voire peut-être quatre (avec les plus "asiatisés" slaves russes) types humains en Europe, il y a bel et bien à minima deux grands types humains en Afrique, ceux-là mêmes que les colonialistes appelaient "bantou" et "hamite" ; pour la bonne et simple raison que les continents ne sont évidemment pas cloisonnés et "déteignent" les uns sur les autres à leurs "frontières" ; et aucun d'entre eux n'est "moins africain" que l'un de ceux d'Europe ne serait européen ! On ne sait même pas, à vrai dire, dans quelles proportions les traits que l'idéologie coloniale prêtait au type "hamite" sont dûs à l'admixture extra-africaine (certes bien existante on l'a dit), ou alors tout simplement au milieu naturel, moins humide (la saturation en humidité de l'air joue notamment sur la forme du nez) et forestier, plus sec et "de savane"... On le voit, notamment, chez les peuples nilotiques, qui ont ces physique "élancés" (mais en revanche la peau la plus noire qui existe sur la planète) : les "Hamites" sont, de fait, une admixture entre ce type de populations et les "flux" extra-africains reçus au long de l'histoire.

    On pourrait même dire, si l'on voulait "jouer à cela", qu'anthropologiquement parlant il n'y a tout simplement "pas" d'"Afrique" : si l'on se base, notamment, sur la linguistique (et son recoupement avec les haplogroupes, tel que nous venons de le voir), il y a une aire "Niger-Congo-Bantou" qui couvre une bonne moitié du continent, et une aire "afro-asiatique", flanquée de langues nilo-sahariennes, qui couvre l'autre moitié ainsi que le Proche-Orient ; ce dernier, de même que la côte méditerranéenne de l'Afrique du Nord, considérablement "blanchi" par les apports "caucasoïdes" au cours de 3 ou 4 derniers millénaires. Ces deux aires étant cependant dominées, comme nous venons de le dire et y reviendrons par la suite, par deux haplogroupes (E1b1a et E1b1b) "frères", phylogénétiquement très éloignés de tout autre que l'on trouve en "Eurasie occidentale" (R, G, I, J, H etc.). Et l'Égypte antique relevait bien entendu de la deuxième de ces aires ; dont 80% au moins de la superficie se situe... bel et bien en Afrique. Dès lors, soit l'ancienne Égypte était africaine, soit la moitié de l'Afrique ne l'est pas !

    D'ailleurs, la faune animale était elle aussi, il y a encore 4 ou 5000 ans, absolument africaine ; avant que les dernières étapes de l'assèchement achevé du Nord de l'Afrique ne conduisent à la disparition de la plupart des espèces : l'anthropologie a tout simplement suivi le même chemin, dans la logique d'"écosystème" des sociétés humaines.

    Ceci au contact, certes, de populations plus proche-orientales, proto-sémites dans le Delta (où la population aurait de fait toujours été apparentée aux premiers agriculteurs néolithiques de Palestine, "natoufiens") ; et proto-berbères à l'ouest du Nil, c'est à dire ressemblant déjà largement à des Maghrébins actuels, avec leur souche paléolithique "mechtoïde" (voir note (b) en bas d'article), l'apport capsien (plus ou moins natoufien du Levant) néolithique, et aussi des individus assez blancs du fait de l'apport (probablement entre le Ve et le IVe millénaire av. J.-C.) "R1b-V88" du Sud-Ouest de l'Europe, qui pourrait être incarné par les "Dames du Tassili" (peinture rupestre saharienne d'environ -3000)(c) ou encore par les individus momifiés (naturellement) de Gebelein (vers -3400), à la peau claire et même l'un aux cheveux roux, portant des tatouages notamment de bovidés ; on peut voir aussi ce type humain dans les anciennes représentations égyptiennes de Libyens.

    Mais ces individus proto-berbères de Gebelein portaient de multiples blessures, et ont visiblement subi une mort violente : ils n'étaient pas des autochtones, et ont manifestement été reçus avec hostilité, comme des intrus, par ceux-ci... Une représentation de cet affrontement pourrait d'ailleurs bien être la fameuse fresque de la Tombe 100 de Nekhen - "Hiérakonpolis" = "la ville du faucon" Horus, à une soixantaine de kilomètres de Gebelein - de la même époque ; où l'on voit nettement des individus rouges terracotta, évidente préfiguration des représentations des Égyptiens par eux-mêmes, en affronter d'autres venus les attaquer, blancs et comme tachetés... ce qui pourrait bien représenter, schématisé à l'extrême, des tatouages ; comme ceux de Gebelein donc, et comme en sont habituellement couverts ces "Libyens" fréquemment représentés au Moyen et Nouvel Empire comme des ennemis de l'Égypte, des captifs de guerre, ou au mieux des soumis versant tribut après une défaite.

    En Libye voisine (Uan Muhuggiag), justement, a été découverte une autre momie, d'un jeune enfant, toute aussi voire légèrement plus ancienne (-3500 ou 3600) ; et là il s'agirait bien d'une momification "active" (viscères retirés et remplacés par des aromates etc.), dont ces populations auraient donc été les "inventeurs" : ici, pour le coup... le type humain de l'enfant laisse assez peu de place au doute ni à quelque discussion, n'ayant clairement pas été baptisé "the Black Mummy" par hasard ; conformément, par ailleurs, aux représentations humaines de la même époque du Gilf el-Kebir ("Grotte des Nageurs", en Égypte mais juste à la frontière avec la Libye). Il apparaît donc de manière assez claire que les deux types de populations, africaine et "europoïde"-méditerranéenne "de la même composition génétique que la culture du Néolithique méditerranéen cardial qui a atteint la Péninsule ibérique vers 5500 avant notre ère", cohabitaient alors dans cet actuel désert libyque qui était encore une relativement verte savane ; où elles commenceront à se mélanger avant que la désertification ne les pousse vers la vallée du Nil, où l'admixture se poursuivra bien entendu...

    https://www.pourlascience.fr/sd/archeologie/les-premieres-societes-d-egypte-7449.php

    https://arce.org/event/pennsylvania-from-the-green-sahara-to-kushite-pharaohs-common-origins-differentiation-and-the-long-term-entanglements-of-nubians-and-egyptians/

    De son côté, le couteau "du Gebel el-Arak" (en réalité, probablement issu des tombes royales prédynastiques d'Abydos) atteste quant à lui de contacts, plus ou moins conflictuels, à la même époque avec des éléments proche-orientaux ; aire culturelle à laquelle pouvait sans doute (dans un sens) se rattacher la Basse Égypte conquise par Narmer (la fameuse "palette"). Dès "la fin du IVe millénaire", en effet, "les échanges entre la Palestine et l'Égypte à travers le désert du Sinaï prennent de l'ampleur grâce à l'utilisation des bovidés comme animaux de bât, capables de franchir les quelques 200 kilomètres de quasi-désert séparant le Sud palestinien du Delta égyptien".

    Bien sûr, après cette première phase d'affrontement pour une vallée du Nil à laquelle se réduisait peu à peu l'espace vivable (qui pourrait bien n'être autre que l'affrontement mythologique de "Seth", divinité associée au désert et très probablement d'origine berbère, avec "Osiris et Isis", couple régnant divinisé par la suite des Nagadéens), un métissage s'opérera (Diodore indique bien pour sa part que "Myrina", la cheffe des "Amazones libyennes" = cette culture proto-berbère du Sahara encore un peu humide, fut "amie avec Horus" = les souverains égyptiens prédynastiques...) ; tout comme avec les éléments levantins venus par le Delta ; donnant naissance à cette "race" égyptienne antique bien caractéristique que nous montrent les représentations de cette brillante civilisation étendue sur plus de trois millénaires...

    Mais si les anciens Égyptiens étaient "un peuple métissé", nouvelle doxa historique qui a remplacé en version "politiquement correcte" l'abrupt "c'étaient des caucasoïdes" de l'époque coloniale, d'accord... mais métissés DE QUOI ET QUOI ? "Métissés" à partir de quelle "souche originelle" autochtone ? 

    La réalité est que toutes les études un peu sérieuses sur le sujet, font bel et bien apparaître une population de souche africaine.

    https://www.iflscience.com/long-before-pyramids-this-is-what-the-people-of-egypt-looked-like-68298

    On retrouve assez clairement ce qui vient d'être évoqué ici, dans cette étude de 2020 où il est question d'un "événement probablement survenu entre 6 et 5 kya (il y a 5 à 6000 ans, soit entre -4000 et -3000, pile à l'époque fondatrice de Nagada !) en Afrique du Nord-Est (vallée du Nil, Égypte, Soudan... quoi d'autre sinon ?), entre des groupes porteurs d'une ascendance génétique non africaine, liés à des groupes du Levant ou d'Afrique du Nord (comme nous venons de le voir), et des groupes locaux liés aux actuels Dinka ou Nuer"... Ce type de représentations de l'époque (culture de Nagada, IVe millénaire), tendant clairement à corroborer ce fait. L'étude explique ensuite comment cette admixture s'est de fait, postérieurement à -2500 où un individu d'Éthiopie demeurait encore "intouché" par elle, diffusée à travers tout le continent africain, principalement le long de sa façade orientale... jusqu'en Afrique du Sud (nous y reviendrons).

    https://www.pharaon-magazine.fr/actualites/abydos/la-civilisation-égyptienne-est-elle-égyptienne : "Aujourd’hui, il est certain qu’une population nilotique (individus vivant aux bords du fleuve Nil) existait dans toute l’Égypte. Vers 8000-7000 ans avant notre ère, des mouvements de populations se font du Sud (Soudan) vers le Nord (Égypte). Ce sont les cultures de type Nabta Playa. Autre mouvement, sans doute plus récent, vers 4000-3000 av. JC, la désertification progressive du Maghreb oblige les tribus nomades ou sédentaires à migrer peu à peu vers l’Est afin de trouver de l’eau et un environnement humide, propice à l’agriculture et à l’élevage. Ces populations se seraient alors mélangées aux populations nilotiques, réalisant ainsi un « boom » démographique et peut être un boom de civilisation." 

    "Une étude publiée en 2015 par Gallego Llorente et al. a proposé que tous les Africains subsahariens modernes (donc un phénomène général... qui ne rend pas les Égyptiens "moins" africains !) seraient légèrement mélangés avec une population d'origine eurasienne étroitement apparentée à la population actuelle de la Sardaigne et aux anciens agriculteurs du Néolithique européen, qui étaient eux-mêmes issus d'une ancienne population néolithique du Proche-Orient (on sait également par ailleurs, comme on l'a dit, que les "Sardes actuels" étaient étroitement apparentés au peuplement néolithique d'origine ibérique / méditerranéenne occidentale du Maghreb et du Sahara encore "vert", qui sera l'autre grand courant de peuplement de la vallée du Nil lors de la désertification). En Afrique subsaharienne, cette part d'ascendance eurasienne est plus importante chez les populations d'Afrique de l'Est parlant actuellement des langues afro-asiatiques. L'homme de la grotte de Mota (Éthiopie, -2500) n'avait pas encore cette part d'ascendance eurasienne."

    [Voir plus bas l'encadré au sujet des Coptes, qui dans une étude de 2015 montrent un étonnant et intéressant "composant génétique propre" partagé avec les populations du Soudan et d'Éthiopie bien plus qu'avec les actuels Égyptiens arabes, et qui pourrait bien être celui issu de l'admixture originelle vue ici ; avec également, à un stade plus "poussé" de l'analyse, l'émergence d'une "composante peule" qui selon nous "marque" spécifiquement l'apport "saharien"...]

    Qu'attend-on, sérieusement, qu'un métissage "ouest-eurasien" (méditerranéen, en clair) avec des populations de type Dinka ou Nuer (ces peuples africains du Sud du Soudan) donne ?

    Il y a eu nombre de ce que l'on appelle "backflows" génétiques ouest-eurasiens (Proche-Orient, Méditerranée) vers l'Afrique (essentiellement du Nord et de l'Est) ; dès le Paléolithique, dans le cadre des périodes sèches du Sahara "chassant" les populations vers le Nord, puis "vertes" les y ramenant ("effet de pompe") ; puis au Néolithique avec des agriculteurs G anatoliens dans la vallée du Nil (et, depuis l'Europe, au Maghreb) et des éleveurs J depuis le Proche-Orient également ; ainsi que, comme on l'a vu, R1b-V88 originaires du Sud-Ouest de l'Europe depuis le "Sahara vert" en voie d'assèchement (tout un grand repli général depuis le Sahara ainsi que le Sinaï-Néguev, devant la désertification, qui est très clairement "derrière" ce "backflow de 6-5 kya" à composante ouest-eurasienne dont parle l'étude de 2020, se mêlant dans la vallée du Nil, Haute Égypte et Nubie, aux populations locales d'haplogroupe E-V12 et de type "Dinka"...) ; jusqu'à celui, enfin, il y a 3000 ans, depuis le Sud de la Péninsule arabique (actuel Yémen, alors Saba, en contact légendaire par ailleurs avec le royaume israélite de Salomon) vers la Corne, qui donnera à l'Éthiopie et l'Érythrée leurs langues sémitiques... Tout ceci va donner des types humains comparables aux actuels SoudanaisÉthiopiensTouaregs ou Peuls ou encore Toubous (tous caractérisés par ces "backflows" à un moment ou un autre de l'histoire) ; mais absolument pas des "Arabes" (proche-orientaux, ouest-asiatiques) qui eux, initialement "Basal Eurasians" il y a plus de 70 000 ans, ont connu ensuite le métissage néandertalien, puis l'apport massif "Zagros-Caucase", d'haplogroupe J, du Néolithique et du Bronze ; puis des "flows" "blancs" du Nord Eurasien (apport d'haplogroupe R hittite, proto-arménien, proto-perse et kurde etc.), ainsi que "noirs" depuis l'Afrique, bien sûr ; un sacré "mix" donc, mais néanmoins impossible à confondre avec une population de souche africaine "sous backflows", et d'ailleurs représenté de manière très nettement différente d'eux par les anciens Égyptiens (voir plus bas).

    AUCUN continent (cela devrait aller de soi) n'est jamais "génétiquement pur", et surtout pas à ses "frontières" avec d'autres (il suffit de voir la génétique du Sud de l'Europe !) ; sans que cela ne signifie aucunement que les peuples ainsi admixés, et leurs civilisations, "n'appartiendraient pas" à leur continent en question ; en termes d'origine "matricielle", de linguistique, de culture, d'"univers mental" etc.

    C'est sans hésitation aucune que les Européens / Occidentaux s'approprient comme leurs les civilisations d'Europe du Sud grecque et romaine ; pourtant étendues de fait sur trois continents (Europe du Sud, Asie de l'Ouest et Afrique du Nord) et, surtout à leur apogée, extrêmement admixées génétiquement ; mais bien, en effet, d'origine, langue, religion etc. indo-européenne... 

    Que l'Égypte serait "déconnectée" et finalement un "corps étranger", une "anomalie" entièrement dûe à un apport extérieur, en Afrique, est bien le type de raisonnement qui ne s'applique que lorsqu'il est question de ce continent !

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    [Représentations de la cité prédynastique de Nekhen : une architecture typiquement africaine]

    De fait, "l'analyse craniométrique des fossiles d'Égyptiens prédynastiques de la période Nagada (matrice de la civilisation égyptienne au IVe millénaire) a montré qu'ils étaient étroitement apparentés à d'autres populations afro-asiatiques (ce qui ne veut pas dire métis de Congolais et de Chinois, mais des populations vivant à l'époque à la fois en Afrique du Nord et au Proche-Orient - nous pourrions proposer, à la rigueur, de rebaptiser cette aire "kémétique"...), de la Corne de l'Afrique et du Maghreb" (oui, mais le Maghreb d'alors (b), qui n'avait pas encore connu cet apport "éclaircissant" de populations du Sud-Ouest de l'Europe que nous venons de voir : une population "lointainement reliée aux chasseurs-cueilleurs natoufiens du Levant (vers 9000 avant notre ère) et aux agriculteurs du Néolithique pré-poterie (vers -6500)" mais aussi, dont "l'ADN autosomal (...) indique qu'au moins un tiers de leur ascendance provenait de populations d'Afrique subsaharienne" !).

    Ce que dit même exactement l'étude (page 12), après de longs et insistants développements sur l'"absence de rapport" avec les populations africaines, c'est que "l'échantillon prédynastique de Naqada apparaît en lien avec l'Asie du Sud (les populations dites dravidiennes de l'Inde sont elles-mêmes issues d'un mélange d'ascendance ouest-asiatique typique, issue de l'Iran préhistorique, avec des populations aborigènes - les premières à s'être établies localement il y a près de 100 000 ans - semblables aux actuels Andamanais, qui eux-mêmes ressemblent beaucoup à des Africains nilotiques... donc oui), les Somaliens et les Nubiens ; tandis que l'échantillon de Basse Époque (dernier millénaire avant notre ère) de Gizeh (Basse Égypte, soit typiquement l'échantillon de la lamentable "étude" de 2017 sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir) rejoint ceux des populations néolithiques européennes et d'Afrique du Nord" (post-"apport blanchissant" sud-européen, autrement dit, de "type méditerranéen").

    "L'analyse des fossiles d'Égyptiens de Haute-Égypte de la période prédynastique montre qu'ils sont plus apparentés aux actuels Somaliens qu'aux échantillons d'Égyptiens de Basse-Égypte des dernières dynasties. Cependant, les fossiles de Nagada et ces squelettes anciens et récents sont phénotypiquement distincts des fossiles appartenant aux populations modernes parlant des langues Niger-Congo et vivant en Afrique tropicale" ; c'est à dire les populations bantoues : ça d'accord, en effet, personne ne dit le contraire – mais ⚠️ attention cependant, cette méthode "crânio-faciale" est un peu datée - l'étude ici est de 1993 - et a même pu donner lieu par un passé plus lointain à des théories franchement puantes ; aujourd'hui, l'ADN nous permet de savoir que ces individus "de type somali" étaient très certainement d'haplogroupe masculin E1b1b (notamment E-V12), largement dominant dans la Corne de l'Afrique dont il est même probablement originaire et encore présent, dans une fourchette de 40-50% (devant tous les autres), chez les Égyptiens d'aujourd'hui dont il est le clair héritage autochtone* ; et quoi que l'on puisse dire sur l'"énormité" des différences sur le plan osseux, le lignage le plus proche, "frère" si l'on peut dire, de E1b1b est et demeure E1b1a... qui domine en Afrique subsaharienne de l'Ouest et équatoriale (populations "Niger-Congo").

    [* Car il ne faut pas se mentir : bien sûr que beaucoup d'Égyptiens actuels... surtout si l'on "plonge" dans les "profondeurs" du petit peuple, de la paysannerie fellah longtemps opprimée par les élites arabes (ou carrément d'ascendance gréco-romaine) puis ottomanes (Anatolie-Balkans-Caucase), des bateliers du Nil dans le Sud, ressemblent encore à cette souche originelle de type est-africain "hamite" de l'époque pharaonique (voir aussi cette photo de... l'"extraction" du buste de Toutankhamon en 1922) ; ce qui est évidemment beaucoup moins le cas des élites "connectées" qui ont le loisir de passer leurs journées sur Internet à poster des memes racistes. Le refus de l'africanité du pays (tout en voulant quand même s'approprier le prestige de son antique civilisation !) s'accompagne ici d'un profond mépris social ; car en Égypte comme dans de nombreux pays profondément métissés, plus on est clair de peau et "caucasoïde" d'aspect, plus on est haut placé dans la société...]

    C'est ainsi et pas autrement. Aussi "tiré par les cheveux" qu'il ait parfois pu être, dans son "biais de confirmation" d'une intuition que les moyens scientifiques de l'époque ne lui permettaient guère d'étayer solidement, Cheikh Anta Diop avait bel et bien, dans ladite intuition, RAISON.

    E1b1b est effectivement aussi (nous rétorquera-t-on) ultra-majoritaire au Maghreb, oui... où ces populations africaines ont été "éclaircies" dans des conditions bien étudiées et connues aujourd'hui ("les Marocains du Néolithique tardif (vers -3000) partagent en revanche une composante ibérique, la même composition génétique que la culture du Néolithique méditerranéen cardial qui a atteint la Péninsule ibérique vers 5500 avant notre ère : ces similitudes génétiques et culturelles entre Ibériens et Nord-Africains néolithiques renforcent l'idée d'une immigration depuis la Péninsule vers le Maghreb à cette époque" ; ou encore, autre étude, "la présence d'ADN européen chez les Nord-Africains varie, atteignant au maximum 25%, et est semblable aux populations méditerranéenne d’Europe du Sud comme les Basques et les Toscans"...) ; ainsi que présent (archi-dominant au Néolithique) au Proche-Orient... où pareillement, le contact des mêmes populations G ("göbeklitépéennes") de la migration néolithique vers l'Europe, et J "Iran-Caucase Néolithique" (aujourd'hui considéré comme le "marqueur sémite par excellence"), a conduit au type humain que l'on connaît actuellement ; et même en Europe (par migration néolithique puis apports ultérieurs dans le cadre de l'Empire romain etc.) où ses porteurs, comme rien moins que les ancêtres du président américain Lyndon B. Johnson, se sont totalement "fondus" dans la population locale et n'ont bien évidemment plus rien d'africain. Mais il n'en reste pas moins que quelque "argument" de ce type que l'on puisse avancer, dans quelque sens que l'on veuille tourner la question, E1b1b est un "marqueur" humain africain, né, longtemps resté et encore aujourd'hui surtout présent en Afrique ; d'une population dont il n'existe, comme nous venons de le dire, pas de plus proche parente génétique que les Africains subsahariens E1b1a... point à la ligne !

    Environ un tiers de la population égyptienne actuelle (et une bonne partie des Soudanais) est en revanche d'haplogroupe J, le "marqueur proche-oriental par excellence". Sa diffusion le long de la vallée du Nil (du nord au sud) a probablement débuté dès son arrivée au Levant et en Méditerranée orientale, vers 2500 avant notre ère ; mais bel et bien sur le substrat originel africain E1b1b que nous venons de voir. Il a ensuite été probablement renforcé par les Hyksôs dans le Delta, puis les Assyriens, les Perses, les Grecs... Sur les trois individus de Basse Époque (et d'un cimetière plutôt au nord du pays...) de l'étude génétique de 2017 dont l'ADN Y s'est avéré exploitable, deux en étaient porteurs.

    Néanmoins, aujourd'hui la très grande majorité des Égyptiens J (de l'ordre de 20% de la population) sont J1, marqueur arabe. Ce qui peut impliquer en partie des contacts préislamiques, y compris anciens ; mais signe toute même très largement son origine et datation. Une population décimée par la Peste de Justinien (années 540 puis 18 vagues jusqu'au VIIIe siècle de notre ère), suivie d'un repeuplement dans le cadre de la civilisation islamique, est hautement envisageable.

    Depuis cette étude de 1993, qui a notablement fait couler l'encre pour son obstination à marteler une thèse contredite par ses propres observations, d'autres chercheurs ont pu quant à eux conclure que "les études de crânes du Sud de l'Égypte prédynastique, de la période de formation (4000-3100 av. J.-C.), se montrent généralement plus similaires à ceux des anciens Nubiens, Koushites, Sahariens ou de groupes modernes de la Corne de l'Afrique qu'à ceux des Égyptiens dynastiques du Nord ou des Européens du Sud anciens ou modernes" (Keita et Boyce, 1996) ; "les habitants de la Haute-Égypte et de la Nubie avaient la plus grande affinité biologique avec les habitants du Sahara et d'autres régions plus au sud", "mais présentaient des variations locales dans un contexte africain" (Lovell, 1999) ; ou encore que "les résultats de la comparaison des crânes de 18 groupes égyptiens et nubiens, s'étendant de la Basse-Égypte à la Basse-Nubie sur 7400 ans, ont montré que l’échantillon mésolithique nubien présentait les plus grandes similitudes avec les Égyptiens de Naqada" (Godde, 2018).

    "Les découvertes anthropologiques physiques des principaux lieux de sépulture des sites fondateurs de l'Égypte ancienne au IVe millénaire avant notre ère, notamment Badari et Nagada, ne montrent absolument aucune dette démographique envers le Levant" ; ces populations présentant au contraire "les plus fortes affinités crâniennes et dentaires avec les populations présentes de longue date dans les régions environnantes du Nord-Est de l'Afrique, telles que la Nubie ou le Nord de la Corne", et n'étant donc "clairement pas venues d'ailleurs, (mais) descendant en droite ligne des habitants de ces parties de l'Afrique depuis plusieurs millénaires" (Ehret, 2023).

    "Lorsque Mahalanobis D2 a été utilisé, les échantillons prédynastiques de Nagada et Badari présentaient plus de similitudes avec les Nubiens, Tigréens (Éthiopie et Érythrée) et certaines séries plus méridionales qu'avec des séries de Basse Époque du Nord de l'Égypte (Mukherjee et al., 1955). Badari s'est avéré très similaire à un échantillon de Kerma (Soudan), en utilisant à la fois la statistique de Penrose (Nutter, 1958) et la DFA des mâles seuls (Keita, 1990)" (Zakrzewski, 2007).

    Et sur le plan génétique :

    "Bien qu'une étude de 2007 ait conclu que l'haplogroupe (mitochondrial, maternel) M1 était originaire d'Asie occidentale et non d'Afrique subsaharienne, la majorité des lignées M1a trouvées à l'extérieur comme à l'intérieur de l'Afrique ont une origine plus récente en Afrique de l'Est, comme résultat d'un premier 'backflow' de M1 depuis l'Asie vers l'Afrique, daté d'il y a environ 30 000 ans. (...) D'autres auteurs ont en revanche proposé que l'haplogroupe M s'est développé en Afrique avant l'événement 'Out of Africa' il y a environ 50 000 ans, et s'est dispersé depuis l'Afrique du Nord ou l'Afrique de l'Est il y a 10 à 20 000 ans. Quintana-Murci et al. ont ainsi déclaré que sa variation et sa répartition géographique suggèrent que la variante asiatique s'est séparée de l'haplogroupe M d'Afrique de l'Est il y a plus de 50 000 ans. Deux autres variantes (489C et 10873C) soutiennent également la thèse d'une origine unique de l'haplogroupe M en Afrique."

    "Une étude sur le chromosome Y a été menée en 2003 par Lucotte sur des Égyptiens modernes, les haplotypes V, XI et IV apparaissant les plus courants. Les haplotypes V, XI et IV sont tous principalement des haplotypes nord-africains ou de la Corne de l'Afrique, et ils sont beaucoup plus dominants chez les Égyptiens que dans les groupes du Moyen-Orient ou d'Europe (donc n'en sont pas originaires...). L'haplotype IV (surtout présent dans le Sud) est même caractéristique des populations subsahariennes."

    http://ekladata.com/v1wBlLXeozMxH0stiBrbJeSsJJc/GENETICS-EGYPT-AND-HISTORY-project_muse_187884.pdf

    "Keita (2008) a examiné un ensemble de données publiées sur le chromosome Y sur les populations afro-asiatiques et a relevé qu'un sous-clade clé de E-M35, à savoir la lignée E-M78, était partagé entre les anciens Égyptiens et les locuteurs actuels des langues couchitiques. L'origine de E-M35 se situe en Afrique de l'Est, (et) ses sous-clades sont dominants chez les populations de langue afro-asiatique comprenant les groupes couchitiques, les Égyptiens, les Berbères et les locuteurs sémitiques du Proche-Orient, chez lesquels on observe une baisse de fréquence d’Ouest en Est dans la région levantine-syrienne. Ces données génétiques indiquent clairement que les hommes sont d'origine (est-)africaine, par opposition à une ascendance asiatique ou européenne."

    Nous avons la faiblesse de penser que tout cela mérite d'être qualifié de SANS APPEL...

    Sur le plan de la culture matérielle : la caractéristique céramique rouge et noire du IVe millénaire avant notre ère est totalement commune entre Nagada et la Nubie ; où elle persiste par la suite tandis qu'elle disparaît en Égypte à l'entrée dans la civilisation pharaonique proprement dite ; de même que les tertres-tumulus funéraires, qui en Nubie ne connaîtront pas l'évolution vers les mastabas puis les pyramides (qui n'y feront leur apparition qu'au Ier millénaire avant notre ère, après la période de domination égyptienne de -1500 à -1000).

    D'autres éléments encore, quant à cette identité est-("corne"-)africaine des fondateurs de la grandiose civilisation, sont disponibles dans cette vidéo (en anglais) :

    Proposition de carte des origines des principaux groupes ethno-linguistiques africains : l'origine des peuples, et des langues "afroasiatiques" est ici bien située en Afrique du Nord-Est, dans la région aujourd'hui de langues couchitiques, d'où elles se seraient diffusées à toute la moitié nord du continent et au Proche-Orient ; en corrélation probable avec l'haplogroupe E1b1b : le "Pays de Pount" (nous y reviendrons plus loin)... La région "Middle Nile" est quant à elle le berceau des peuples et langues nilotiques (dont les fameux Nubiens "si différents" des anciens Égyptiens dans leurs représentations antiques...) ; tandis que l'origine des langues bantoues, en lien avec E1b1a, se trouve vers le fleuve Niger :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    "La découverte linguistique cruciale est que les trois clades les plus profonds de la famille afro-asiatique sont localisés en Érythrée et en Éthiopie. Toutes les autres langues de la famille en dehors de cette région appartiennent à des sous-clades d'un seul de ces clades profonds. La répartition cladistique est un critère de base de l'argumentation génétique en faveur des origines génétiques de la lignée bien comprise par les généticiens. Elle s'applique également à l'histoire linguistique." (Frigi, 2010).

    À ce titre, on observe de fait en Afrique une diffusion similaire (comme "parallèle") des langues aussi bien afro-asiatiques, que nilo-sahariennes (dont les locuteurs, en dehors des "Nilotes" caractéristiques de type sud-soudanais, partagent globalement ce même type "hamitique" que nous avons vu) ; depuis la Corne jusqu'à l'Ouest, au Mali (touareg AA, songhaï NS) ou au Nigeria (langues tchadiques comme le haoussa, AA, kanouri NS), et depuis aussi bas que le Kenya voire la Tanzanie (burunge, alagwa, AA, luo NS), jusqu'à l'Égypte ; qui ne peut pas ne pas frapper lorsque l'on observe la carte ci-dessous (un peu "améliorée" suivant nos propres analyses), relative à l'étude de 2020 citée précédemment :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    [* Sachant que l'idée d'un flux "depuis le Levant" à travers l'Afrique du Nord il y a 15 000 ans mérite selon nous largement discussion (voir note b en bas d'article) : la "lointaine parenté" des Marocains préhistoriques avec les Natoufiens pourrait en réalité tout simplement signifier qu'ils proviennent de la même souche E1b1b d'Afrique du Nord-Est, vallée du Nil, justement... Néanmoins, il n'est effectivement pas à exclure (il serait même contre-intuitif de le faire) que le Nord de l'Afrique ait reçu des "backflows" depuis des temps très anciens.]

    On voit donc bien (en tout cas) que cette "admixture" de 6-5 kya (-4000/-3000) avec une "composante ouest-eurasienne", donnant naissance à l'ethnicité "kémito-koushite" qui n'est donc pas "purement" africaine noire si l'on veut se faire plaisir à le souligner ; permet néanmoins justement à cette composante de servir de "marqueur", et de constater que cette admixture de la vallée du Nil a bel et bien interagi et s'est diffusée sur tout le continent vers le Sud (y compris jusqu'à Madagascar !), comme vers l'Ouest dans des échanges "trans-sahéliens" constants (on peut voir ici, notamment, que le royaume de Ghana - ou plus anciennement Wagadou - établi entre Sénégal et Mali au Ier millénaire de notre ère était encore une fois, comme nous l'avons dit et répété, une "croisée" de routes dont certaines le reliaient bien à l'Égypte...) ; et ce, très anciennement (dès 4 kya = -2000) ; seul le courant de 1 kya correspondant à l'expansion islamique. 

    Donnant ainsi raison à Cheikh Anta Diop ; "en même temps" que "tort", certes (présence d'un apport génétique extra-africain dans l'ethnicité) ; sauf que 1/ cet apport ne semble pas avoir été initialement "écrasant", 2/ il s'est bien fait sur une vaste population locale semblable aux populations du Sud-Soudan ou du Sud de l'Éthiopie, et 3/ rien ne semble indiquer qu'il ait été la condition sine qua non de l'émergence d'une civilisation dans la vallée du Nil, probablement plutôt liée aux mêmes facteurs climatiques qu'en Mésopotamie (désertification alentour et "contraction" de l'habitat humain dans la vallée fluviale fertile) et, comme nous le verrons plus loin en note (e), au formidable débouché obtenu par la conquête du Delta, sur les routes commerciales de la Méditerranée et de l'Orient.

    L'admixture joue certes bien entendu un rôle, au sens où l'on peut dire quelque part que l'admixture "fait" l'État ("pour" lequel va être érigée la splendeur civilisationnelle) : l'État naît de la nécessité d'organiser la gestion du territoire et des ressources, devant une "confédération" de populations diverses qui ne permet plus de se contenter de l'organisation politique "innée" de la tribu / "famille élargie". Et ensuite, une fois cette collectivité organisée, il faut bien sûr la défendre contre sa "périphérie", ceux qui en sont exclus, et l'attaquent régulièrement...

    Bien sûr, comme souvent dans l'histoire, les ÉLITES étaient beaucoup plus "cosmopolites" que la population, surtout rurale (songer qu'au début du XXe siècle, pratiquement TOUTES les familles régnantes d'Europe étaient apparentées, de la Russie à l'Angleterre en passant par l'Allemagne ; autrement dit il aurait été IMPOSSIBLE de déterminer l'ethnicité de tel ou tel pays à partir de l'ADN de ces seuls individus !).

    On a ainsi par exemple trouvé toute une lignée thoutmoside (XVIIIe dynastie) d'haplogroupe masculin R1b (sous-lignage indéterminé : peut-être indo-européen, proto-grec mycénien pour prendre au plus près... il y a des mythes grecs qui pourraient aller en ce sens ; à moins que ce ne soit le fameux V88, issu comme on l'a dit du "repli saharien", encore présent aujourd'hui à hauteur de 5% dans la vallée et plus de 25% chez les Berbères de l'oasis de Siwa(d)).

    Ces alliances étrangères, outre l'aspect diplomatique, permettaient de limiter un peu l'endogamie et la consanguinité, qui demeurent une caractéristique bien connue (mariages entre frères ou en tout cas demi-frères et demi-soeurs) des familles royales et de la noblesse égyptiennes ; et qui ont pour effet connu, dans un groupe humain issu d'un métissage de base, que les individus d'une même fratrie peuvent venir au monde très différents les uns des autres en apparence physique, et même, tendre vers les "extrêmes" ("blanc" ou "noir") de l'admixture originelle... Les pharaons et autres nobles pouvaient ainsi se retrouver "plus blancs" ou au contraire "plus noirs" que la population générale "du commun", non consanguine ; et ce, parfois, sans apparente "logique" entre frères et sœurs ou père et fils.

    Mais globalement, dans l'ensemble, la grande masse de la population devait être à peu près comme nous l'avons vu jusqu'à présent, et allons maintenant l'illustrer en images ci-après.

    Aujourd'hui, aux théories suprématistes ignobles selon lesquelles les splendeurs de la civilisation pharaonique ne pouvaient être dûes qu'à un apport de populations "blanches" venues du Caucase ou autre, ont succédé les (supposément) plus "politiquement correctes" "alien theories" (théories extraterrestres : "anciens astronautes" etc.) ; ce à quoi peuvent finalement sembler une réponse "de bonne guerre" les thèses afrocentristes "peignant" en noir jusqu'aux Gaulois, aux Vikings et une flopée de souverains européens médiévaux.

    Ou alors, du côté des grands "rationnels" pourfendeurs de "pseudoscieeence" (les mêmes qui ont cru "rationnel" de faire injecter à 50 millions de personnes un produit inefficace...), tout doctes et bouffis de leurs "certitudes" niveau CAPES (et encore...), la pure et simple affirmation qu'"ils n'étaient pas noirs" est remplacée par le grand classique "c'est plus complexe", et puis de toute façon "les races, les blancs, les noirs ça ne veut rien dire" (merci Mr Obvious !), "les Égyptiens ne raisonnaient pas en ces termes" (non, c'était pire : ils se considéraient une "race" à eux seuls et n'aimaient pas... tous le reste), "il y avait de tout" ethniquement parlant en Égypte et tout cela n'a de toute façon "aucune importance" ; et il serait "racialiste" de penser que cela en a une...

    Mais dans tous les cas, à l'arrivée, persiste dans l'imaginaire collectif la vision d'une Égypte profondément coupée de son "arrière-pays" africain, et relevant "plus" du Proche-Orient ; n'entretenant avec ses voisins du Sud que "conflit", avant de n'en prendre que tardivement le contrôle (vers -1500) pour y "apporter la civilisation"...

    Nous avons d'ores et déjà démontré ici, dans les grandes largeurs, que tout ceci est une caricature absolue. L'ancienne Égypte était profondément liée à son continent africain ; dont elle constituait de fait (et tirait sa puissance de cela !) le "débouché" sur le monde méditerranéen et son foisonnant commerce.

    L'Égypte, c'était l'Afrique qui débouche sur la Méditerranée ; et non "la Méditerranée" qui "colonise" une partie de l'Afrique, fantasme dont l'Occident a décidément du mal à se défaire, sous autant de kilos de bien-pensance que ce soit.

    L'historiographie officielle, toujours épaulée par ses demi-savants zététiciens de service, apparaît bel et bien marquée par deux grandes dissimulations pour ne pas dire falsifications à valeur de dogmes : le refus catégorique, sous les déferlements d'émoticônes rigolards, d'une brillante civilisation en Europe et Méditerranée plusieurs millénaires avant nos "pères" grecs et romains ; et peut-être, sait-on jamais, portée (au début en tout cas) par de toutes autres valeurs ; civilisation qui se "cache" très clairement derrière ce que le champion intellectuel du monde grec Platon a appelé "l'Atlantide"... Et puis, le fait que l'une des plus anciennes (et la plus PRESTIGIEUSE de ces anciennes) civilisations au monde ait été profondément ancrée ethniquement et culturellement dans le continent qui était le sien, L'AFRIQUE ; que des siècles de colonialisme on considérées comme de simples ramassis de larbins et portefaix...

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    Jeune homme bedja     /    Le pharaon Ahmôsis (Ahmôsé) Ier (16e s. av. J.-C.)

    [Ici la momie de son père Seqenrê Tâa... assez dénuée d'ambiguïté (nez, dentition prognathe, pommettes, cheveux "boucrêpus" typiquement "éthiopides") : Sequenre_tao.JPG]

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    On notera chez cet homme bishari les cheveux non-crêpus (a), ondulés, courants chez les momies et grand "argument" contre l'africanité des anciens Égyptiens...

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    Imhotep (architecte des premières pyramides, savant, 2600 avant notre ère) / Jeune homme afar. Le comparatif ici est intéressant car évidemment, sur les représentations artistiques antiques, tous les individus représentés sont beaux ! Alors que sur des photographies contemporaines, certains pourront être plus disgracieux... C'est un paramètre à prendre en compte. Ici, nous avons possiblement ce qui se rapproche le plus des "canons de beauté" égyptiens antiques, pris pour modèles dans les représentations. Et nous voyons bien que la similitude est tout à fait convaincante.

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    Khereduankh, sa mère....

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    Ancienne égyptienne / Femme afar actuelle

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     Couple afar : la femme plutôt "jaune", l'homme plutôt "rouge",
    comme dans la plupart des représentations égyptiennes antiques

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    Soldats égyptiens de la XIe dynastie (XXIe siècle av. J.-C.) - Tombe de Mesehti - Musée égyptien du Caire

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    Guerriers bedjas
    https://theafricanhistory.com/1017 Bedja people are the living descendants of Ancient Egypt

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    Populations diverses de la Corne de l'Afrique

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    Hommes de Pount portant des présents ; tombe de Rekhmirê / Plus haut : la reine Ati et le roi Perahu de Pount avec leurs suivants ; temple d'Hatchepsout. Nous avons donc là les représentations d'un peuple étranger, les plus similaires à celles des anciens Égyptiens par eux-mêmes : Pount, c'est-à-dire entre l'Érythrée et la Somalie actuelle... conformément à toutes les données paléo-anthropologiques que nous avons vues. Certaines interprétations des écrits égyptiens au sujet du Pays de Pount, pourraient même laisser entendre qu'ils le tenaient pour la terre d'origine de leurs ancêtres.

    Une récente étude sur de l'ADN de... babouins momifiés, aurait désormais définitivement démontré que Pount était bien l'Érythrée, où se trouve le port antique d'Adulis. La question du type humain physique des anciens Égyptiens pourrait donc bien être définitivement close...

    D'après Pline l'Ancien (ici, XXXIV, [4]), Adulis aurait même été fondée par des "esclaves fugitifs égyptiens"... Les sources antiques sont de fait nombreuses à évoquer cette idée d'un "exil" de nombreux "Kémites" égyptiens, asservis sous les bottes étrangères du Ier millénaire av. J.-C. (Libyens berbères, Assyriens, Perses, Grecs...) ; ce qui concorderait (même s'il y en a aussi des traces plus anciennes, dès -2000 voire -2500) avec la diffusion dans toute l'Afrique de l'Est de la fameuse "admixture" du IVe millénaire entre "ouest-eurasiens" levantins ou (plus encore) proto-berbères du Sahara futur-ex-vert et populations nilotiques, aux origines de l'ethnicité et de la civilisation de Kemet, que nous avons vue. La Bible elle-même (Livre d'Ézéchiel) évoque cette idée d'une "dispersion" des Égyptiens, à une époque qui correspond plus ou moins à celle des invasions assyrienne, babylonienne, perse etc. : "Je ferai du pays d’Égypte une désolation au milieu de pays dévastés (...) et je disperserai les Égyptiens parmi les nations, les disséminerai parmi les pays"...

    Les peuples du Proche-Orient étaient quant à eux dépeints nettement différents, tout autant que les peuples nilotiques qu'étaient alors les "Nubiens" :

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    Afin de lever toute ambiguïté, ici deux représentations d'époque des peuples du Proche et Moyen-Orient par eux-mêmes

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    Sargon d'Akkad (vers -2300) / Hammurabi (vers -1800)... définitivement rien à voir !

    Ici, définitivement sans équivoque, le hiéroglyphe ḥr désignant le visage humain... :

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    Et le fameux symbole "ankh" :

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    Le "ankh" reste de fait largement utilisé par les chrétiens d'Égypte-Soudan-Éthiopie. En réalité, même, au départ les chrétiens n'utilisaient pas tellement le crucifix comme symbole : ils utilisaient un poisson, ou alors un P posé sur un X, qui sont les deux premières lettres de Christ en grec (XP = ChR). L'usage du crucifix est parti de la chrétienté du Nil. Pourquoi ? Tout simplement parce que, à l'époque où ce n'était pas un cadavre décharné, mais un Christ "en gloire" représenté sur la croix, eh bien la croix avec sa tête (entourée d'une auréole) cela ressemblait à un ankh... La croix symbole non de mort, mais de résurrection, rejoignait le symbole de vie éternelle du ankh :

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    La plupart des représentations sculptées de pharaons de l'ANCIEN Empire sont tout de même... troublantes :

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           Narmer, le fondateur (vers -3150)                                                 Djéser, IIIe dynastie, vers -2650

    [Plus de représentations ici de ces toutes premières dynasties (-3100 à -2500, en gros)... Édifiant.]

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           Houni (vers -2600)                     Khéops (Khoufou), jeune (tête sculptée en ivoire découverte en 2003) et plus âgé (statuette)

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             Khafre/Kephren, son successeur               Sahourê, Ve dynastie, vers -2500/-2450          Pépi Ier, VIe dynastie, vers -2300/-2250

    Pour ne pas dire que celui qui voit là autre chose que des Africains, devrait sérieusement envisager une greffe de cornée...

    De même qu'ici, en illustration même d'un ouvrage... sur les pyramides :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Et même au Moyen Empire, si l'on prend par exemple Nebhepetre Mountouhotep II (entre -2050 et -2000 environ) :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Sans appel. Ou encore la lignée des Sésostris (Senusret, -1960 à -1840 environ) :

         Visages des bâtisseurs de pyramides     Visages des bâtisseurs de pyramides

                           Sésostris (Senusret) Ier                                                             Sésostris II

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                                    Sésostris III                                                                       Sésostris IV

    On peut franchement dire sur ces représentations que l'africanité de ces lignées issues de Thèbes (Waset), dans le Sud, est assez indiscutable. Le Moyen Empire est véritablement la période où il y a pour ainsi dire le moins "photo"...

    Une étude de deux momies de cette même époque (XIIe dynastie, vers -1900), les demi-frères Khnum-Nakht et Nakht-Ankh, a également "confirmé les origines africaines" des deux individus... (ici, reconstructions faciales de leurs visages) :

    Visages des bâtisseurs de pyramides 

    Il en va exactement de même pour cette reconstitution à partir de la momie de Shemaï, un important dignitaire d'à peu près la même époque :

    https://www.quora.com/Shemai-lived-during-the-12th-dynasty-of-Ancient-Egypt-The-Golden-Age-His-CT-scanned-mummy-proves-he-was-a-Nubian-What-now-for-the-current-Egyptian-invaders-who-claim-the-black-Pharoahs-looked-like-them

    https://www.facebook.com/share/v/vqqQSiFZv7Jn8URq/ (vidéo où la stupeur et la désorientation se lisent sur les visages sidérés...)

    Et puis, les représentations... il semble aussi qu'il faille parfois, selon les publications, s'en méfier :

    Visages des bâtisseurs de pyramides Visages des bâtisseurs de pyramides

    Fresque originale sur paroi : teint chocolat, cheveux "curly" finement tressés... vs reconstitution de la même destinée aux livres, publications online etc.

    En revanche, celles des Thoutmosides et des Ramessides du Nouvel Empire sont assez cohérentes avec l'haplogroupe R1b (européen) détecté chez eux (... peut-être issus d'une "garde prétorienne" de mercenaires achéens, tel que nous l'avons envisagé comme racine possible de l'"alliance gréco-égyptienne affrontant les Atlantes" = en réalité Hyksôs liés à la Crète, chez Platon) :

    Thoutmôsis Ier (British Museum), qui "prend le pouvoir (vers -1493) à la mort d’Amenhotep Ier (fils d'Ahmôsis), avec qui il ne semble pas avoir de liens familiaux directs" :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Thoutmôsis III (Musée de Louxor) :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    La reine Hatchepsout et Amenhotep II :

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    Momies et représentations diverses de la XVIIIe dynastie :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    L'aspect nettement plus "européen" des visages est tout de même marquant (et souvent utilisé, du coup, comme argument "massue" par les anti-africanité de l'Égypte antique). Faut-il y voir, peut-être, ces souverains d'origine gréco-pélasge qui d'après la légende grecque d'Io auraient régné sur le pays, tout en participant aux fondements de la civilisation mycénienne : "Épaphos", "Bélos", "Danaos" ou encore "Égyptos" (qui lui donnera son nom grec et contemporain) ?

    Cela dit, Amenhotep III (fils de Thoutmôsis IV et Mutemwiya ci-dessus, et père d'Amenhotep IV = Akhenaton)... par contre :

    Visages des bâtisseurs de pyramides Visages des bâtisseurs de pyramides

    Akhenaton (le fameux promoteur de l'atonisme, peut-être première religion monothéiste de l'histoire, dont les Hébreux de l'Exode auraient d'ailleurs pu être des tenants exilés) ; et sa fille Mérytaton (qui lui a peut-être succédé quelques années) :

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    Franchement loin d'être "hyper-europoïdes" non plus... Et sur cette représentation de face, son autre et célèbre fils Toutânkhamon, celui qui a été testé R1b :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Si ce marqueur génétique lui venait bien des premiers Thoutmosides chez lesquels "ça se voit" (et en principe, la filiation masculine dans cette lignée est assez claire et incontestée), on voit donc bien également qu'au fil des générations le métissage a largement fait son œuvre (avec par exemple sa grand-mère Tiyi) :

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    [Non, comme le montre sa momie, elle n'a pas les cheveux crépus... et ? Les femmes en Afrique de l'Est, comme vous avez pu le voir jusqu'ici, sont loin d'avoir toutes des cheveux crépus portés en "afro" ou coupés à ras.]

    Et puis, au sujet de ces momies de Toutânkhamon et sa lignée (momies d'Amarna), ce que l'on nous dit beaucoup moins souvent et moins "fort" c'est que :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Dans cette étude, les affinités de "profil STR" autosomal (l'ADN "global", pas seulement l'haplogroupe Y) sont absolument ÉCRASANTES avec l'Afrique subsaharienne par rapport à l'Europe ou au Proche-Orient ; sans appel pour Toutânkhamon lui-même (plus de 1000 vs quelques points...) mais déjà colossales pour son père Akhenaton et son grand-père Amenhotep III... contredisant totalement la fameuse "étude de 2017" (les 100 premiers résultats Google, à peu près, si vous faites une recherche sur la question...), qui "démontre" soi-disant que "les anciens Egyptiens" (en réalité, une poignée d'individus de très au nord du pays et surtout, datant de la toute fin du Nouvel Empire jusqu'à l'époque romaine !) auraient eu "moins de génétique africaine que ceux d'aujourd'hui" (sachant que la "référence" pour cette "génétique africaine subsaharienne" est un échantillon de Yorubas du Nigéria, à l'extrémité ouest du continent ; un peuple bantou dont les hommes sont essentiellement E1b1a, alors que les Africains de la Corne et de l'Est sont E1b1b ; et duquel ne provenaient même pas - pour l'essentiel - les fameux esclaves amenés en Égypte par la traite islamique ; ce qui rend déjà un "miracle" que les Égyptiens actuels en "aient" "15 à 21%" dans leurs gènes, sans même parler des "6 à 14%" des anciens ; écartant d'entrée de jeu toute prise au sérieux de cette "étude", que les plus grands spécialistes en anthropologie ancienne du Nord-Est de l'Afrique ont démolie en règle... le premier biais, et première malhonnêteté intellectuelle de cette "étude" étant déjà que le Levant qui sert de point de référence n'est pas du tout une "souche"/"source" au plan génétique, mais au contraire un "carrefour", un lieu de passage et de brassage depuis les temps préhistoriques les plus reculés, entre des éléments venant d'Afrique et d'autres de la Méditerranée, de l'Anatolie et du Caucase etc. ; et tout ce que l'on va démontrer en l'y "comparant", c'est que la Moyenne Égypte de -1388 à +300 ou 400, soit de près de 2000 à presque 3500 ans après la conquête du "débouché" sur la Méditerranée, distante de quelques centaines de kilomètres, présentait un "brassage" à peu près similaire : bravo Mr Obvious ! mais sans rien nous dire de la matrice de cette civilisation plus de 2000 ans auparavant, ce qui nous intéresse, ni rien que les études morphologiques de crânes et squelettes il y a 30 ans ou plus ne nous disaient déjà : les échantillons de Basse Époque du Nord du pays rejoignent ceux des populations méditerranéennes, nord-africaines et proche-orientales etc.).

    Les résultats ne présentent peut-être pas toujours une cohérence absolue (Tiyi si "basse", y compris par rapport à son père Yuya ?), la méthodologie comportant certainement sa marge d'erreur (l'étude date de 2012) ; néanmoins ils ont de quoi faire réfléchir, et tendent en tout cas à confirmer une fin de lignée thoutmoside largement métissée africaine par le côté féminin, ce dont de toute façon la simple vue des représentations suffit à se convaincre :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Pour ce qui est de la célèbre Néfertiti, réputée sublime épouse d'Akhenaton, et sujette on s'en doute à une multitude de tentatives de reconstitution toutes plus "Gal Gadot" les une que les autres, voici ce qu'une intelligence artificielle a proposé tout dernièrement :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Oups ! Ils ont raison, il faudrait arrêter l'IA, en fait...

    Après eux par contre, le "putschiste" militaire Horemheb, faisant la "transition" entre XVIIIe et XIXe dynastie... est peut-être l'un de ceux pour qui il y a le moins "photo" :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Ou en tout cas, "semblable à un Égyptien d'aujourd'hui", comme ne cesse de le clamer l'idéologie anti-afrocentrique actuelle dans le pays.

    C'est lui qui pour lui succéder installe sur le trône son "bras droit" et homme de confiance : Ramsès Ier, militaire également ; "issu d'une famille noble du Delta, près d'Avaris, l'ancienne capitale Hyksôs" (et même potentiellement "d'origine syro-palestinienne" selon certaines sources)... Et deux générations plus tard, voici le célébrissime Ramsès II (Musée égyptien de Turin) :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    C'est aussi "le fameux" dont la momie (il faut savoir que les momies royales que l'on possède sont toutes du Nouvel Empire, période dont les méthodes avancées de momification le permettent) a révélé qu'il avait les cheveux roux (teints au henné à sa mort, à plus de 90 ans, où ils étaient évidemment blancs, mais aussi, affirme-t-on, naturellement dans sa jeunesse – il est cependant également possible que, parfois, les cheveux des momies prennent cette couleur après la mort, comme par exemple ici sur ces momies du Pérou, dont il est bien évidemment impossible qu'ils l'aient été de son vivant)...

    https://sciencenotes.org/your-haircolor-changes-after-you-die/

    https://www.scienceabc.com/humans/hair-color-after-death-blonde-brunette-eumelanin-pheomelanin.html

    Ceci étant, la momie de son père Séti Ier présente une peau très noire, que certains tiendront pour un résultat de la momification, d'autres pour sa véritable teinte ; et des traits eux aussi objets d'interminables débats et de tentatives de reconstitution très divergentes ; pour ainsi dire, selon l'angle de la photo. Et il existe de Ramsès Ier, son grand-père, des représentations également sujettes à controverse.

    Concernant la fameuse question "du", ou plutôt des "pharaons de l'Exode" : il est en effet question, dans le texte biblique, non pas d'un mais d'au moins deux souverains ; et sans doute plus en réalité, si l'on s'efforce de rattacher rationnellement le récit à des événements historiques réels.

    "Le" pharaon qui jette "les Hébreux" dans l'esclavage, pourrait selon nous correspondre au "triumvirat" formé par le "putschiste militaire" Horemheb, qui "liquide" réellement et définitivement l'expérience monothéiste atonienne après la mort prématurée de Toutankhamon, tout en tâchant également de limiter le pouvoir du clergé d'Amon de Thèbes, c'est à dire du Sud ; son "adjoint", qui lui succèdera, Ramsès Ier, d'une famille aristocratique du Delta ; et le fils de celui-ci, Séti Ier, d'ores et déjà associé au pouvoir et successeur désigné de son père âgé. "Les Hébreux" désigneraient ici un groupe de partisans irréductibles de l'atonisme ou en tout cas d'opposants politiques à la dérive tyrannique de la monarchie millénaire ; qui dans sa servitude entrera forcément en contact avec la main d'œuvre exploitée venue du Levant, alors "protectorat" de l'Égypte.

    Le pharaon sous lequel ces esclaves participent, entre autres, à l'édification de Pi-Ramsès (commencée, de fait, sous Séti) ; et qui, craignant leur possible révolte, ordonne la mise à mort des nouveaux-nés, dont réchappe Moïse qui grandira ensuite à sa cour (réalité, ou récit mythifié quant à un jeune noble d'origine plus ou moins levantine ?) jusqu'à son meurtre d'un contremaître et sa fuite vers le désert du Sinaï ; pourrait tout simplement être Ramsès II, et son long règne de près de 70 ans (-1279 à -1213 selon les dates les plus communément acceptées).

    Enfin, le pharaon qui explicitement dans le texte lui "succède" après sa mort "âgé", alors que Moïse lui-même est supposé avoir 80 ans et vivre auprès des Madianites dans le désert depuis 40 ans ; serait bien entendu son successeur Mérenptah, sous lequel apparaît sur une stèle la toute première mention d'Israël (comme peuplade, et non comme cité, d'après le hiéroglyphe déterminatif), sur qui il revendique évidemment la victoire (les Égyptiens ne relataient jamais par écrit leurs défaites).

    Dans les faits, c'est effectivement sous le règne de celui-ci, par ailleurs soumis aux premiers assauts des Peuples de la Mer, et autres troubles et difficultés diverses (symbolisées par les "plaies" ?), que débute le processus qui conduira à brève échéance à la perte de l'hégémonie égyptienne (établie depuis -1500 environ) sur le Levant/Canaan ; d'où la campagne militaire rapportée sur la fameuse stèle : c'est de fait, en réalité et comme certitude historique que l'on peut avoir, le Levant en tant que tel qui est "sorti d'Égypte" à cette époque ; et peut-être aussi, par voie de conséquence, une bonne partie de la main d'œuvre servile qu'il lui fournissait ; les eaux de la "Mer des Roseaux" (région marécageuse-lagunaire à l'emplacement actuel du canal de Suez) qui se "referment" sur les troupes pharaoniques, pouvant alors symboliser la "fermeture" de cette frontière et la fin de cette domination...

    Suite à cela, les semi-nomades "hébreux" (du vieux terme à la fois égyptien et levantin "hapirou", désignant ces bandes errantes et plus ou moins pillardes du désert) "régleront leur compte" aux cités cananéennes, auxquelles était peut-être reprochée leur longue "collaboration" avec le pouvoir égyptien, et en tout cas leur appropriation des terres ; affaiblies, forcément, par la rupture de leur lien avec la vallée du Nil, en ces temps troublés qualifiés d'"effondrement de l'Âge du Bronze"...

    https://laviedesidees.fr/Jacob-Rogozinski-Moise-l-insurge

    Le "yahvisme décalogique" de "Moïse", qui deviendra la religion pilier d'Israël, était sans doute le fruit d'une interpénétration de plusieurs siècles entre spiritualité et philosophie de Kemet ("Maât"), et les religions tribales du désert "madianite"-"shasou", "bédouin", entre Sinaï et Nord de l'Arabie ; peut-être, notamment, autour d'un puissant et impressionnant volcan de cette région dont la "Montagne de Dieu", "Horeb" ou "Sinaï" du récit a toutes les caractéristiques (et qui ne serait bien sûr pas le Mont Sainte-Catherine actuellement désigné comme tel).

    Cette "coexistence" entre ces deux composantes sera de fait à l'origine d'une "tension" permanente dans l'idéologie spirituelle hébraïque ; entre la rude religion tribale de pasteurs nomades, et les valeurs de Maât portées par les prophètes et qui triompheront finalement dans le messianisme chrétien (imprégné également, quant à lui, d'une certaine philosophie grecque et peut-être de zoroastrisme).

    Une autre conséquence de cette "sortie du Levant d'Égypte" autour de -1200, étant qu'elle affaiblira "mécaniquement" le Delta voisin, bastion de la lignée ramesside (XIXe dynastie) ; et permettra sans doute le "retour en force" du Sud "noir" avec la XXe (vers -1190) puis XXIe dynastie que nous allons maintenant voir.

    En revanche, donc, après cette lignée directe ramesside (XIXe dynastie) de Ramsès Ier jusqu'à Séthi II ; Ramsès III (dont le père Sethnakht, "alors général des armées du pays", a lui aussi "pris le pouvoir - vers -1190 - en évinçant les derniers prétendants au trône de la famille de Ramsès II dont les dernières années avaient été particulièrement troublées", devenant ainsi le premier souverain de la XXe dynastie)... a été testé génétiquement (ainsi que son fils Pentaour) E1b1a, haplogroupe carrément subsaharien et il faut le dire cohérent avec sa représentation ici :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Un Afro-Américain d'Atlanta s'est révélé récemment partager une grande partie de son ADN avec lui.

    Momie de Ramsès IX, un de ses petits-fils, tout aussi "flagrante" :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Momie de Nedjemet, fille de Ramsès X (donc petite-fille de Ramsès IX) ; fin de la XXe dynastie (vers -1100/-1065 avant notre ère), période caractérisée donc par un grand "retour noir" à la tête du pays :

    Visages des bâtisseurs de pyramides 

    Hénouittaoui, fille de Ramsès XI et nièce de la précédente, vers -1050 (les cheveux sont des faux mais, bien évidemment, conçus sur le modèle des vrais !!) :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Au demeurant, "tous les Égyptiens" étaient censés porter des "perruques", explication commode à leurs coiffures tout de même assez nettement africaines (encore faudrait-il expliquer quel peuple, et pour quelle fumeuse raison, porterait des "perruques" dans le style capillaire... d'un autre) ; mais, en pratique... on n'en a pratiquement jamais retrouvé aucune.

    Statuette féminine en terre cuite, XIXe dynastie :

               Visages des bâtisseurs de pyramides Visages des bâtisseurs de pyramides

    Encore des dizaines et des dizaines d'autres représentations, aux traits physiques sans équivoque, ici :

    https://facebook.com/groups/471012627414308/user/100012802153006/

    [À la vue de tout cela, on se dit vraiment que certes les afrocentristes exagèrent parfois, mais les tenants de la "continuité" avec l'Égypte arabe actuelle, eux, sont franchement grotesques (en plus d'avoir souvent des "arguments" littéralement odieux, que même leurs amis suprématistes occidentaux n'osent plus). Les visages que l'on peut voir, n'ont strictement rien à voir avec des physiques proche-orientaux !]

    C'est à cette époque (XIe siècle) que le Nouvel Empire se désagrège et prend fin à son tour : des dynasties libyennes (issues du mercenariat berbère) prennent le pouvoir dans le Nord, tandis que l'identité proprement africaine "kémite" se replie autour du pouvoir du haut clergé d'Amon dans le Sud ; et la Nubie koushite voisine prend son essor comme royaume indépendant, jusqu'à parvenir brièvement (moins d'un siècle, XXVe dynastie) à réunifier le pays entre le VIIIe et le VIIe siècle. Bien évidemment, cette domination de type berbère maghrébin sur la moitié du pays (puis les Assyriens, les Perses etc.) jouera aussi son rôle sur l'apparence physique des Égyptiens de la toute dernière période pré-chrétienne, grecque puis romaine (celle de la fameuse "étude de 2017"), et de ceux d'aujourd'hui...

    À noter que les pyramides, qui depuis les grands mastabas des tous premiers temps puis celles de la IIIe dynastie (vers -2600) seront érigées jusqu'à Ahmôsis Ier vers -1530 (sauf qu'après les grandes de Gizeh, elles seront généralement construites en briques, si bien qu'aujourd'hui il n'en reste plus que des monticules informes), disparaissent après lui ; on n'en construit plus, pour faire place aux caveaux creusés dans la roche (hypogées... comme un peu partout en Méditerranée) type Vallée des Rois (à partir de... Thoutmôsis Ier) : une telle "rupture" culturelle dans le rapport aux défunts, à la mort et à la vie dans l'au-delà, ne peut rien avoir d'anodin...

    Ce n'est que bien plus tard, avec la XXVe dynastie (-750 à -650 environ), que des "pharaons noirs" nubiens/koushites venus de l'actuel Soudan s'établissent et règnent à nouveau sur l'Égypte (voir le plus ample développement à ce sujet en note (e)) ; et dans leur royaume originel de Napata, ces souverains se font en plein Ier millénaire toujours ériger des pyramides (très bien conservées aujourd'hui)...

    L'un des principaux de ces souverains, Taharqa que voici : http:// ekladata.com/DGO pcuJPzdv _hWaNkCytpWMTfeE.jpg (ou ici en sphinx), est littéralement... un sosie de Sésostris II vu plus haut. Que l'on se refuse pourtant catégoriquement, comme tous les autres souverains de l'Ancien et du Moyen Empire aux traits similaires, à qualifier de "pharaon noir" : CQFD...

    https://www.facebook.com/groups/471012627414308/permalink/1077232886792276/

    https://www.facebook.com/share/p/VVgaf6SAfSAXUtz3/

    Pour ce qui est, enfin, de l'argument "regardez : les Égyptiens représentaient leurs voisins nubiens, subsahariens, et les représentaient bien comme étrangers, ennemis, souvent captifs, et physiquement différents d'eux"... :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Ce shitposting répétitif comme un disque rayé, de débiles mentaux qui ne comprennent rien à rien avec leur "culture" Google, est vraiment le degré zéro de l'argumentation...

    À cette époque, les pharaons du Nouvel Empire avaient unifié toute la vallée du Nil ; de fait, ils régnaient sur toute l'"aire kémétique" (pour l'appeler ainsi) depuis la 5e ou 6e cataracte, au centre de l'actuel Soudan, jusqu'à Canaan (Palestine) ; en relations cordiales avec Pount (Érythrée, Nord de l'Éthiopie). Et alors, que faisaient-ils ? Eh bien, ils défendaient ce territoire contre les "barbares" ; notamment, au Sud, les tribus nilotiques que l'on voit ici.

    Nous pourrions pareillement vous montrer quantité d'images de Romains pourfendant des "barbares" plus blancs que blanc aux frontières septentrionales de leur vaste empire... Et donc, que faudrait-il en déduire ? Que les Romains n'étaient pas blancs, pas européens ?

    D'autre part, il y a une multitude de représentations de la même époque où les mêmes pharaons écrabouillent des Libyens berbères pâles, et des Sémites à barbiche et au teint jaunâtre... Mais cela, nos "chers" trolls ne vous le montreront jamais, bien sûr !

    Encore une fois : tous les Africains ne se ressemblent pas uniformément, et n'en sont pourtant pas moins africains. Les populations que les Égyptiens représentaient ainsi étaient ni plus ni moins que l'équivalent des actuels peuples du Sud-Soudan (l'homme actuel sur l'image est un Mundari), qui à l'époque "remontaient" beaucoup plus au nord (Doukki Gel voisine de Kerma - note (e)). Ce sont les populations aux peaux les plus noires qui existent au monde. Génétiquement, elles ne sont ni E1b1b ni E1b1a, ni même aucun E, mais très majoritairement A ou B : Dinka 62% et 23% respectivement, par exemple ; Nuba 46,4% and 14,3% ; Nuer 33,3% et 50%... C'est tout simplement le plus ancien type de populations humaines qui existe, dans la région des Grands Lacs, Haut Nil, où l'homo sapiens est probablement apparu ; et leurs langues, non pas couchitiques mais nilo-sahariennes (dont fait d'ailleurs partie le nobiin = nubien... petite population résiduelle - 1,7 million - entre Soudan et région d'Assouan en Égypte, de ce qu'étaient justement les Nubiens de ces représentations(e)), probablement les plus anciennes langues existantes également. Il est donc parfaitement logique que les Égyptiens, E1b1b typiques d'Afrique du Nord-Est, de langue et de "type" humain couchitique, les aient perçus et représentés comme différents d'eux et hostiles !

    Cette hostilité et mépris envers les peuples nilotiques "barbares" a encore par la suite, notamment, marqué l'histoire de l'Éthiopie et des peuples couchitiques de la Corne jusqu'à nos jours. Elle est au cœur des conflits que traverse le Soudan depuis son indépendance. Décrétons alors joyeusement qu'un quart de l'Afrique ne "l'est pas" !

    Quoi qu'il en soit, le fait concréto-concret et indiscutable est que L'ÉGYPTE EST EN AFRIQUE. Et en Afrique avec un Nil qui relie en un couloir verdoyant, sans dure traversée du désert, la Méditerranée aux Grands Lacs ! La Méditerranée... donc sans aucun doute, oui, des influences et des apports de populations de ce côté-là. MAIS AUSSI l'Afrique nilotique, de la Corne aux Grands Lacs : il est matériellement impossible qu'il n'y ait pas eu DES NOIRS en Égypte ; et quand nous disons "des", cela ne veut pas dire quatre qui se courent après. Cela veut dire quelque chose comme le Brésil actuel, ou la République dominicaine, les Caraïbes... Ou tout simplement, la très métissée population afro-américaine (mais qui là-bas, avec "une goutte de sang", est considérée noire...) ; qui pour cette raison, sans doute, s'identifie particulièrement à la cause de l'ancienne Égypte africaine.

    Un peuple, jusque dans ses élites, métissé et au métissage visible ; peut-être plus ou moins selon les individus, mais visible. À tout le moins...

    Ne pas voir des Africains, ou des métis à l'africanité visible, dans toute une flopée de souverains de l'Ancien, du Moyen et même encore du Nouvel Empire, on l'a dit, c'est avoir sérieusement besoin de lunettes, si ce n'est carrément d'une greffe de cornée. Ou alors... de s'acheter une bonne foi ! (et non, ce ne sont pas là des "codes symboliques", sans quoi ces représentations se ressembleraient toutes, ce qui n'est pas le cas, surtout sur les sculptures : le réalisme des artistes vis-à-vis des hauts personnages qu'ils avaient en face d'eux, jeunes ou âgés, beaux ou laids, est absolument incontestable...)

    Si la population égyptienne n'était peut-être pas intégralement noire comme celle d'un pays subsaharien, AUCUN pays donnant sur la Méditerranée ne comptait en tout cas AUTANT de personnes que nous qualifierions aujourd'hui de noires africaines ; de très loin, et pas uniquement comme esclaves ou populations subalternes, mais jusque dans les élites ; ce qui ne pouvait pas, même au Ve ou IVe siècle avant notre ère, ne pas être noté par les Grecs... qui l'ont effectivement noté (Hérodote, Diodore etc.).

    Un métissage, comme on l'a dit, y compris potentiellement très ancien ; remontant peut-être aux mouvements "back to Africa" du Paléolithique, il y a 25 000 ans ou plus, pour donner (déjà, de base) ce type humain caractéristique de l'Afrique du Nord-Est ; mais à la composante africaine FLAGRANTE, jusque sur les visages de la plupart des souverains.

    Même à la toute fin de l'Égypte indépendante, pour aborder brièvement la polémique qui secoue en ce moment les médias et les réseaux sociaux au sujet du documentaire de Netflix sur Cléopâtre, incarnée par une actrice métisse "plus noire que blanche" : on ne sait strictement rien du teint de peau de la célébrissime souveraine amante de César ; parce que ses rares représentations (pièces de monnaie etc.) ne nous en disent rien ; et parce que si son père était bien de la lignée gréco-macédonienne des Lagides, on ne sait en revanche rien de sa mère, qui n'était sans doute pas, selon Strabon, l'épouse royale officielle mais probablement une concubine. Sa sœur (ou demi-sœur), Arsinoé, a fait l'objet d'une analyse crânio-squelettique qui a conclu à des racines africaines : ça vaut, on l'a déjà dit, ce que ça vaut ; mais n'exclut donc pas que Cléopâtre ait pu également présenter un certain métissage, nullement incompatible avec le nez proéminent qui caractérise ses représentations. C'est la théorie de beaucoup, et elle n'a pas moins de valeur que celles qui s'y opposent... et n'ont pas plus l'ombre d'un élément scientifique incontestable à leur appui.

    En tout cas, au Ier siècle de notre ère, dans le vaste empire cosmopolite romain, s'était développée une "mode" du culte de la déesse Isis. Et les Romains représentaient bien les prêtres, amenés d'Égypte pour ce culte... noirs (fresque retrouvée à Herculanum) :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    La seule autre chose absolument certaine et indiscutable, c'est que ces réalités ou même simplement possibilités ont profondément emmerdé le monde scientifique à l'époque d'une Europe au faîte de sa puissance coloniale, sur l'argument idéologique essentiel que les peuples non-blancs et en particulier africains n'avaient jamais pu engendrer aucune civilisation digne de ce nom ; et si aujourd'hui l'on se pique de "politiquement correct", les éructations zététiciennes à la "pseudo-scieeence" (reprises en cœur par tous les autorisés par nul autre qu'eux-mêmes, ou à la rigueur par leur titre de prof de lycée, que l'ère internétique fait pulluler) n'ont fait en réalité que remplacer le basique "vos gueules les bamboulas" d'antan ; tandis que les foules haineuses arabes égyptiennes s'en mêlent, dans le sillage de la vieille hyène moubarakiste et champion du fake Zahi Hawass (dont on a hélas cru à tort que 2011 nous avait débarrassés), pour tenter de faire valoir une ancestralité directe et sans rupture entre l'ancienne Égypte et eux (en clair, que ç'aurait déjà été des "Arabes"... et il y a effectivement des "études" au référencement Google grassement monnayé pour le "démontrer"...) ; les surenchères fantasmagoriques de certains afrocentristes (véritables "théories des anciens astronautes" mais avec des "übermensch" noirs à la place...) n'aident pas toujours non plus, etc. etc.

    Nous avons donc la faiblesse d'espérer, par ce travail qui ne pourra être taxé de "pseudo-science complotiste" ni de "racisme à l'envers"... d'Africains que nous ne sommes pas, avoir tranché une bonne fois pour toutes ce vieux et épuisant débat.

    "Les Coptes sont les vrais descendants des anciens Égyptiens, et prouvent bien qu'ils n'étaient pas noirs" (random contradicteur internétique sur le sujet)... Euh, ben... pas vraiment en fait :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    "Les Coptes sont considérés comme la population ancestrale de l'Égypte, et à k=4 (test déjà "bien poussé") ils font apparaître leur propre composante en vert foncé, distincte des Égyptiens actuels plus proches (en bleu) de la population arabe du Qatar" ; et cette composante n'apparaît dès lors largement partagée qu'avec les populations du Soudan et d'Éthiopie, qui en possèdent cependant quant à elles une autre, en vert clair, liée aux populations nilotes du Darfour et du Sud-Soudan... Enfin, lorsqu'à k=5 les Peuls montrent à leur tour leur propre composante, en rose, celle-ci fait totalement disparaître chez eux le vert "copte", montrant par là qu'elle est d'une nature assez similaire ("méditerranéen" + africain) ; et elle apparaît également en petite proportion chez toutes les populations testées d'Afrique du Nord-Est : c'est très probablement la composante liée au R1b-V88, dont les Peuls sont fortement porteurs à plus de 50%, mais les Coptes et les Soudanais aussi, autour de 15% ; composante "saharienne" - voir note (c) - que l'on trouverait probablement chez les Touaregs, les Toubous ou encore les Berbères de Siwa - voir note (d) - s'ils étaient dans l'étude ; et qui représente ici la "constante" dans cet échantillon peul, aux côtés d'une "importante admixture" aussi bien nilotique, bien entendu (ce sont des Peuls du Soudan-Tchad), que "yoruba" bantoue (qui serait sans doute plus importante chez des Peuls d'Afrique de l'Ouest).

    https://www.nature.com/articles/srep09996

    Auparavant, à k=2, les Coptes apparaissent dominés de manière écrasante (90-95%) par l'ascendance bleue foncée "ouest-eurasienne", ce qui correspond bien aux "résultats" de la pseudo et fallacieuse "étude" de 2017 sur des momies de la période la plus tardive qui soit, dont les Coptes actuels sont largement les équivalents ; et de fait, même les populations du Soudan et d'Éthiopie le "sont", à plus de 60%... On peut même observer que les Égyptiens non-coptes sont porteurs de nettement plus d'ascendance bleue claire "subsaharienne" que les Coptes héritiers directs des Égyptiens du début de notre ère ; conformément, là aussi, aux affirmations de la forfaiture de 2017.

    Mais déjà à k=3, fait son apparition une composante nilotique en vert clair qui va s'élever à 10-15% chez les Coptes, 40-50% chez les Soudanais et les Éthiopiens... et pratiquement néant chez les Arabes égyptiens. Cette nouvelle composante fait disparaître la quasi-totalité du bleu clair "subsaharien", et une partie du bleu foncé "ouest-eurasien" ; mais ici, sans doute pas parce qu'elle est une admixture des deux... mais parce qu'elle est ancestrale aux deux. Comme nous l'avons déjà dit, les peuples nilotiques sont très probablement les ancêtres de l'humanité entière ; des Africains bantous, mais aussi du "Basal Eurasian" que contiennent nécessairement les génomes proche-orientaux.

    Ah ben mince alors ! Quand on "pousse", donc, un peu l'analyse génétique ; et que l'on "éventre", en quelque sorte, ce grand sac "MENA" ("Moyen Orient - Afrique du Nord") dans lequel la généticomique à la petite semaine se complait à "fourrer" toutes les populations qu'elle peut ; on s'aperçoit que nos "vrais Égyptiens" coptes (vrais Égyptiens d'il y a 1500 ou 2000 ans, un peu passés à la "moulinette" syro-hellénistique et romaine quand même...) ont une composition génétique qui leur est propre et qu'ils ne partagent en proportion significative... qu'avec des populations plus au sud ; et en aucun cas avec les classes moyennes arabes du Caire ou d'Alexandrie, de l'armée de trolls haineux "not your ancestor"...

    Cette composante "copte" qui, lorsque l'on compare avec les résultats à k=3 (qui ne la font pas encore apparaître), consiste de toute évidence en un "mix" très ancien entre génétique "ouest-eurasienne", méditerranéenne/proche-orientale (bien sûr renforcée, à l'époque de la christianisation de l'Égypte, par des millénaires de flux constants) ; dont une composante issue (donc) du "repli saharien" qui apparaît à k=5 ; et nilotique (dont le vert clair disparaît pratiquement chez les Coptes à k=4) ; n'est sans doute ni plus ni moins que celle résultant de "l'événement" génétique "fondateur" de l'époque prédynastique ("6-5 kya") que nous avons vu en début d'article : la composition génétique, tout simplement, des bâtisseurs de pyramides il y a plus de 4000 ans ; qui comptaient sans doute à côté d'elle, à l'époque, moins de bleu ouest-eurasien et plus de vert clair nilotique (quelque chose, peut-être, un peu comme le profil des Bedjas dont nous parlions en tout début d'article... ou peut-être un peu plus de bleu, et un peu moins de vert clair que ceux-ci).

    Les Coptes actuels comportant pour leur part une proportion plus que significative de cette composante bleue "proche-orientale", qui les différencie et les rend globalement plus "blancs" que les Soudanais et Éthiopiens chez qui elle apparaît beaucoup plus minime, et même absente chez certains individus, tandis que la composante nilotique est en revanche beaucoup plus présente.

    Ceci dit, cette communauté avant tout unie par une même foi religieuse montre dans les faits une diversité d'apparences physiques là aussi pratiquement "brésilienne" ; à l'image probable de l'Égypte d'il y a 2000 ans dont elle est issue :

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      [Le réalisateur copte Namir Abdel Messeeh]                                        [Sœur Sarah, successeure de Sœur Emmanuelle auprès des enfants du Caire] 

    [Et ne nous mentons pas : énormément d'Égyptiens, absolument pas coptes, sont ainsi également... Mais les Coptes, communauté minoritaire donc assez endogame, sont restés relativement "immuables" depuis 1500 ans, ce qui évitera que l'on vienne nous sortir qu'ils ont "reçu de l'apport subsaharien depuis", "par la traite esclavagiste" blablabla ! Notre article sur les Juifs et la Palestine montre lui-même bien, d'ailleurs, cette grande distance en réalité entre populations que l'on a tendance à regrouper abusivement dans ce "grand sac", à la dimension presque "sacrée" ("cosmogonie gréco-biblique" de l'Occident...), du "Levant" ; et le très grand éloignement, notamment, des Égyptiens coptes autant que musulmans de quelque échantillon que ce soit de Palestine voisine ou du Liban ; qui "explose" même celui, pourtant considérable, entre un Ashkénaze d'Allemagne ou de Pologne, un Grec de Trabzon (Nord de la Turquie) ou encore (et de loin !) un Grec chypriote, et un Samaritain = "Hébreu" autochtone du dit Levant...]

    À ce stade, on peut dire que c'est TOTALEMENT PLIÉ !  

    Cette étude de 2015, incompréhensiblement et pour tout dire scandaleusement ignorée au profit de "la fameuse" de 2017, a tout simplement identifié chez les Coptes la "composante génétique kémite" issue de l'"événement" d'admixture du IVe millénaire ; trait d'union entre toutes les populations d'Afrique du Nord-Est, aux côtés de plus ou moins de composante méditerranéenne ou nilotique ; et même, en petite proportion, avec l'Afrique de l'Est (Kenya), conformément au mouvement de diffusion montré par l'étude de 2020 vue plus haut.

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    "Ayant visité le Sphinx et voyant cette tête caractérisée de nègre dans tous ses traits, il n’y avait aucun doute : les anciens Égyptiens étaient de vrais nègres de l’espèce de tous les naturels de l’Afrique. (…) Penser que cette race d’hommes noirs, aujourd’hui notre esclave et l’objet de nos mépris, est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences et jusqu’à l’usage de la parole." - Constantin-François Chassebœuf de La Giraudais, comte Volney ; "Voyage en Égypte et en Syrie", 1799

    https://www.persee.fr/doc/bmsap_0037-8984_1903_num_4_1_6514 : article de 1903, bien racialiste comme il se "devait" à l'époque ; qui en arrive à la conclusion "anthropométrique" que les Égyptiens étaient bien... des Africains de l'Est.

    Diodore de Sicile (Ier siècle av. J.-C.) : "Les Éthiopiens disent que les Égyptiens sont une de leurs colonies, qui fut menée en Égypte par Osiris." (...) LIRE LE TEXTE COMPLET >>>

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    (a) Autres Bisharin :

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    Tous ne sont pas aussi clairs que l'homme de la vieille photo plus haut ; certains ont même la peau très noire. Néanmoins les cheveux non-crêpus (argument souvent avancé pour la non-africanité des anciens Égyptiens) semblent caractéristiques.

    Ils sont aujourd'hui majoritairement arabophones, mais leur langue originelle, la même que les Bedjas, est couchitique (c'est à dire probablement la famille la plus proche de l'ancien égyptien).

    (b) Visages reconstitués d'"Ibéromaurusiens" ou "Mechtoïdes", population préhistorique du Maroc :

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    Bon ben aucune différence avec des Marocains actuels en fait... Ou peut-être, plus noirs encore que cela ? En effet, d'après cet article scientifique sur la génétique de l'Afrique du Nord, "une analyse récente de l'ADN autosomal d'échantillons marocains du Paléolithique final, du site de Taforalt, indique qu'au moins un tiers de leur ascendance provenait de populations d'Afrique subsaharienne"...

    Car en fait, il faut même (pour bien comprendre) être "fucking" plus précis que ça : il y a deux branches de E1b1b, E1b1b1a et E1b1b1b, que l'on retrouve aujourd'hui globalement dans les mêmes endroits d'Afrique et d'Asie occidentale, mais qui ont des histoires notablement différentes.

    Le E1b1b1a des Mechtoïdes de Taforalt, par exemple, "ancêtre" de E-V65 que l'on trouve encore largement par là-bas, est COUSIN du E-V12 du Nord-Est de l'Afrique (ancienne Égypte, Somalie, Corne de l'Afrique) ainsi que du E-V22 du Levant, "natoufien". On trouve également des branches "filles" de tout cela au sud du Sahara.

    Ce que nous avons donc là, c'est une PREMIÈRE diffusion depuis l'Afrique du Nord-Est dès 15 000 ans avant notre époque, soit dès le début de la première (pré-Dryas) période humide du Sahara. Lorsque l'on nous dit que les individus de Taforalt étaient "liés aux Natoufien du Levant", cela veut dire qu'ils étaient COMME EUX issus de la même souche nord-est-africaine ; non qu'ils "venaient" de là-bas, et encore moins qu'ils ressemblaient à des Levantins actuels ! En réalité, ils ressemblaient probablement à ces mêmes populations du Nil ou de la Corne de l'Afrique que "rencontrera" le fameux "backflow ouest-eurasien" d'il y a 5 à 6000 ans dans cette région ; telles qu'elles sont également très clairement représentées sur les plus anciennes peintures du Sud algérien : ils avaient "64%" de ces gènes là, et "36% seulement" d'ascendance subsaharienne si l'on prend comme référence pour cela une population Niger-Congo E1b1a de l'Ouest de l'Afrique (soit qu'il y ait eu des mélanges... soit que ce soit tout simplement le lointain ancêtre E commun entre E1b1a et E1b1b qui "ressorte").

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    Sur le schéma ci-dessous (source), qui est toujours ce qu'il y a de plus "parlant" dans ce genre d'études, on peut aisément observer que le "cluster" mechtoïde Taforalt (-12 000 au moins) / Ifri n'Amr (IAM, -5000), entouré en noir, se situe à la jonction entre populations eurasiennes et subsahariennes actuelles et finalement pas très éloigné d'un Tanzanien de -1100, un Kényan d'il y a 4 siècles ou encore de "Mota", le fameux Éthiopien réputé "intouché par quelque apport eurasiatique" de -2500 (tous entourés en rouge) ; pas beaucoup plus, en réalité, que des fameux Natoufiens et (un peu plus loin) Levantins néolithiques "lointainement reliés" (entourés en bleu) :

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    C'est encore plus clair avec Taforalt spécifiquement :

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    [Vert : Levant - Rose : Afrique de l’Ouest - Marron : Tanzanie]

    On le voit également très bien sur les schémas de l'étude de 2020, où les échantillons marocains préhistoriques (entourés en bleu), abusivement classifiés "non-africains"/"ouest-eurasiens", sont en réalité nettement détachés du cluster bleu d'individus du Qatar (+ un Égyptien d'époque grecque) qui en est la "référence", et "collent" au contraire à celui (marron clair) des pastoralistes "hamites" d'Afrique de l'Est :

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    Ainsi, lorsque l'on nous dit que "les Ibéromaurusiens (Mechtoïdes) et les Natoufiens auraient hérité leur ADN commun d'une population qui aurait vécu au Proche-Orient il y a plus de 20 000 ans", il faudrait plutôt rectifier à notre sens par "en Afrique du Nord-Est" (futurs Soudan, Égypte, Érythrée...), d'où sont "il y a 20 000 ans" (époque d'un terrible maximum aride en Afrique septentrionale, qui a fort bien pu pousser de telles populations vers les régions montagneuses plus humides du Maghreb comme du Levant) venus les uns et les autres, de même qu'une bonne part de l'héritage génétique de toute l'Afrique de l'Est.

    "Quant à la Palestine, il n’y a pas eu de changement radical pour le type principal pendant la transition du Chalcolithique au début de l’Âge du Bronze. En résumé, des similitudes frappantes relient les caractéristiques physiques des Égyptiens prédynastiques et de la population Bedja contemporaine au principal type berbère et aux squelettes palestiniens du premier Âge du Bronze." (Edward Lipinski - Langues sémitiques - aperçu d'une grammaire comparée, 2001, p.47)

    Donc nos "Marocains" mechtoïdes, pré-apport ibérique néolithique, ressemblaient plus probablement encore à cela : ces Africains de type "hamite", "masaï", peints dans le Tassili ; dont les dits "Haratines" du Maroc, Mauritanie, Algérie et Mali etc. pourraient bien être aujourd'hui les derniers descendants directs. Et les habitants de la vallée du Nil des premiers temps de Nagada, sur lesquels "régnait" Osiris, également ; si l'on suppose (et il y a toutes les raisons de le supposer) la même continuité qu'au Maroc depuis le Paléolithique jusqu'au Néolithique (frappantes silhouettes du Gilf el-Kebir, tout à fait similaires à celles du Tassili), qui verra partout déferler les "flux ouest-eurasiens" (poussés, forcément, par la démographie galopante conférée par l'agriculture).

    En revanche, l'autre haplogroupe largement dominant en Afrique du Nord aujourd'hui, E-M81, est quant à lui le "fils" de E-L19 qui relève de la lignée E1b1b1b ; au même titre que M123 lui aussi caractéristique du Levant, ainsi que les lignages de CTS11051 que l'on trouve au Proche-Orient et en Arabie mais aussi, tout de même, un peu en Afrique du Nord-Est. Les individus d'Ifri n'Amr (-5000), très similaires on l'a vu à ceux de Taforalt mais "tirant" légèrement plus vers le Natoufien/Levant, appartenaient pour leur part à E-L19.

    La question qui se pose ici est alors de savoir si ces lignages E1b1b1b procèdent, en Afrique du Nord comme au Proche-Orient, d'une diffusion concomitante à l'autre, de populations "sœurs" et mêlées aux premières ; ou d'une diffusion plus tardive ; ou alors, si tout le E1b1b1b ne serait tout simplement pas d'origine proche-orientale, présent en Éthiopie etc. par "backflow" tardif, et au Maghreb par une migration directe depuis le Levant – dans ces deux derniers cas, il pourrait alors s'agir de l'arrivée des Capsiens, vers -8000 avant notre ère.

    Mais en tout cas, pas plus tardif ; car E-L19 a aussi à côté de M81 un autre "fils", PF2431, que l'on retrouve quant à lui au Maghreb et en Méditerranée mais AUSSI en Afrique subsaharienne ; donc ce lignage était bien  présent dans le Sahara "vert" avant son assèchement.

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    Pour ce qui est des Natoufiens, les populations les plus proches génétiquement aujourd'hui sont celles du Yémen, ce qui peut peut-être donner une certaine idée de ce à quoi ils ressemblaient... et est déjà largement sans équivoque.

    Cependant, les anciens Maghrébins mechtoïdes n'étaient pas "génétiquement proches" des Natoufiens : ils possédaient une part de composante génétique apparentée ; mais étaient plutôt "à mi-chemin" entre ceux-ci et les populations d'Afrique de l'Est...

    (c) Les "Tassili Ladies" : 

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    Un "instantané" pictographique, pourrait-on presque dire, du "jour où l'Afrique du Nord est devenue blanche" (les physiques à la Zidane quoi)... On retrouve l'haplogroupe R1b-V88 marqueur de cette migration, dont les plus anciens porteurs connus sont des individus épipaléolithiques du sud-ouest de l'Europe (très antérieurs aux indo-européens à l'origine de la plupart du R1b en Europe), jusqu'au cœur de l'Afrique autour du lac Tchad, chez 40% des Haoussas et 54% des Peuls (qui sont bien des peuples noirs en l'occurrence, car c'est un MARQUEUR qui permet de suivre des migrations, mais en soi ce n'est pas le gène qui "rend" blanc ou noir), et même plus de 80% de certains peuples tchadiques comme les Kirdis ; mais aussi dans la vallée du Nil, avec 5% des Égyptiens actuels et 15% des Coptes soudanais ; et autour de 25% des Berbères de l'oasis de Siwa ci-dessous.

    De fait, si les populations à 80 ou 90% de cet haplogroupe résultent probablement d'"effets fondateurs" (une poignée d'hommes V88 ont "fondé" ces peuples il y a des millénaires et l'ont transmis de père en fils à toute leur descendance masculine jusqu'à nos jours), celles à "50-50" (peu ou prou) comme les Peuls du Niger ou les Haoussas sont en revanche caractéristiques de véritables "mariages" entre peuples, dont elles sont les descendantes : dans le Sahara Vert d'il y a 5000 ans, des communautés V88 d'origine européenne ont rencontré et fait alliance avec des tribus locales africaines, les hommes des unes épousant les femmes des autres et réciproquement ; le document "Here come the brides" ("Voici les promises"), ici, étant à cet égard extrêmement instructif – on y voit clairement sur une de ces peintures d'Iheren/Uan Derbuaen, page 14, des individus noirs africains caractéristiques des populations du Sahara Vert avant l'arrivée des Européens ibériques "atlantes" ; et auxquels les "brides" étaient certainement destinées (bien que ce ne soit pas l'interprétation de l'auteur de l'étude, qui voit dans cette "composition n°6" aux hommes noirs une œuvre "sans rapport" avec les autres, mais nous assumons penser qu'il se trompe : ces fabuleuses peintures montrent bel et bien ni plus ni moins que la genèse, la "conception" de ces peuples du Sahel aux traits métissés fameux tels que les Peuls, les Touaregs - un bon tiers de V88 chez ceux du Niger - ou les Toubous - un bon tiers également - etc.).

    (d) Berbères de Siwa (ouest de l'Égypte) :

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    (e) En revanche, "bien que linguistiquement proches des populations nilotiques" (et, sur ce plan, héritiers directs des Nubiens ANTIQUES), les Nubiens actuels "en diffèrent génétiquement, à cause de leur fort mélange génétique avec des populations eurasiennes (proportion entre 39 et 47 %). Ils peuvent être vus comme un groupe possédant un matériel génétique substantiel lié aux Nilotiques", mais "qui a plus tard reçu beaucoup de flux génétique d'Eurasiens (probablement du Moyen-Orient) et d'Afrique de l'Est" (c'est à dire de langue couchitique).

    Ainsi donc, il y aurait encore une fois bien eu un courant démographique "blanchissant" depuis le Nord, la Méditerranée et le Proche-Orient, le long de la vallée du Nil au cours des 3 ou 4 derniers millénaires. Les Nubiens (on sait que c'est le même peuple car ils parlent la même langue) ont donc "blanchi" depuis l'époque où les Égyptiens les représentaient tout à fait similaires aux peuples actuels du Sud-Soudan (dont on sait qu'ils portent aussi l'héritage génétique : "environ 40% d'ascendance liée aux Dinka" dans un cimetière nubien d'environ l'an 1000 de notre ère - et 60% par contre "liée à l'Eurasie occidentale", "semblable à celle trouvée chez les Levantins de l'Âge du Bronze ou du Fer")... mais les Égyptiens, eux, "non" : ils auraient de toute éternité ressemblé à ceux d'aujourd'hui. LOL ! Et les zététiciens de service viennent nous parler de "pseudo-science"...

    En réalité, "blanchis" comme ils l'ont été, les Nubiens actuels pourraient eux aussi être vus comme une bonne proposition de "visages" de l'Égypte pharaonique :

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    Un type humain également caractéristique de l'Éthiopie, Érythrée etc., où l'admixture "ouest-eurasienne" qui a (légèrement) différencié les Égyptiens du reste de l'Afrique s'est donc répandue postérieurement à l'époque de l'individu de Mota (-2500) ; ainsi que directement, vers -1000/-800, depuis la Péninsule arabique, amenant avec elle des langues à caractère sémitique ("Salomon et la reine de Saba"...).

    Historiquement, ce que l'on appelle Nubie (l'actuel Soudan, en gros) se confond avec la civilisation de Kerma, qui s'étend depuis l'époque contemporaine de Nagada (-3500 voire -4000) jusqu'à son annexion par le Nouvel Empire, vers -1500.

    https://www.swissinfo.ch/fre/economie/archéologues-suisses-kerma-soudan-_un-fabuleux-royaume-africain-rival-de-ceux-des-pharaons/44269826

    [À 8:20, très intéressant sur le "mépris" et la vision comme un "sous-produit" de l'Égypte dont souffre cette civilisation...]

    Cette civilisation conservera des traits des cultures fondatrices de la vallée du Nil (céramique rouge et noiretertre funéraire entouré de pierres au dessus de la fosse où est déposé le défunt, etc.) longtemps après qu'ils aient disparu en Égypte, avec l'entrée dans la civilisation pharaonique proprement dite ; et elle apparaît par ailleurs avoir très probablement vu la cohabitation-"fédération" de deux ethnicités, langues et cultures : l'une couchitique, cohérente avec l'autre appellation historique du pays : Koush ; ce qui semble avéré par le fait que "le nobiin (nubien) contient aujourd'hui un certain nombre de mots clés liés au pastoralisme qui sont d'origine couchitique orientale", (ce qui) "suggère que les populations du Kerma — qui, avec la culture du Groupe C, habitaient la vallée du Nil juste avant l'arrivée des premiers locuteurs nubiens — parlaient des langues chamito-sémitiques" ; l'analyse craniométrique des fossiles de Kerma ayant "par ailleurs montré qu'ils étaient morphologiquement proches des Égyptiens prédynastiques de Nagada, eux-mêmes étroitement apparentés aux populations afro-asiatiques de la Corne de l'Afrique" ; et l'autre nilotique, de langue nilo-saharienne (à l'origine de l'actuel nobiin) ; coexistence peut-être incarnée mieux que tout par le voisinage des vestiges de Kerma et (à moins d'un kilomètre) de la surprenante cité de Doukki Gel, dont "les bâtiments d'aspect ovale et circulaire, qui intriguent considérablement les découvreurs" laissent penser à une "influence de l'Afrique centrale" (ou sans doute, pour être plus précis : du heartland nilotique, dans l'actuel Sud-Soudan), "peuples coalisés avec Kerma pour lutter comme l'hégémonie égyptienne"... (pour Claude Rilly, l'un des plus grands spécialistes actuels de la question, les populations à l'origine de la langue nubienne/koushite/méroïtique, dans ses aspects nilo-sahariens en tout cas, seraient issues "des étendues autrefois verdoyantes du Nord-Kordofan et du Darfour, dans l’Ouest du Soudan", "bassin du Wadi Howar, immense affluent du Nil aujourd’hui asséché et ensablé – d’où son surnom de « Nil jaune » – (qui) reliait le massif de l’Ennedi, dans l’Est du Tchad, à la grande boucle du Nil. Son dessèchement, consécutif à la désertification du Sahara, culmina dans la seconde moitié du IIIe millénaire, obligeant les tribus d’éleveurs qui en habitaient les berges à gagner des régions plus hospitalières (et) s’installer sur les rives du Nil" à cette époque - il n'est d'ailleurs pas inenvisageable non plus que certaines de ces populations aient pu également se diriger vers la Haute Égypte, alors au beau milieu de la crise de la première période intermédiaire, et y contribuer au "noircissement" de l'élite égyptienne nettement constaté sous le Moyen Empire, refondé à partir de Waset-"Thèbes" vers -2050).

    De fait, la longue hostilité entre l'Égypte et la Nubie, bien sûr mise en avant à l'envi par tous les hystériques et ricanants docteurs en zététique de l'anti-africanité, pourrait tout simplement reposer sur le fait que de deux populations "sœurs", pour ne pas dire "branches" d'un même peuple, l'une a pris un fabuleux essor et l'autre moins ; méprisant dès lors cette dernière, assimilée à ses "barbares" fédérés nilotiques ; qui lui barrait la route vers les richesses de l'Afrique centrale et, en retour, la jalousait. Et nullement, sur une quelconque opposition entre des "Blancs" au Nord et des "Noirs" au Sud... d'une absolument inexistante "frontière" au plan géographique comme anthropologique.

    Par la suite, comme nous l'avons brièvement vu plus haut, cette Nubie/Koush de Kerma sera annexée et deviendra une province du Nouvel Empire (vers -1500) ; avant de retrouver son indépendance dans le cadre du délitement de celui-ci (XIe siècle), mais cette fois largement "égyptianisée" et même, devenue avec la Haute Égypte voisine un "bastion" de l'identité africaine de l'Égypte profonde, notamment (comme à Waset-"Thèbes") autour du culte d'Amon ; ressuscitant, même, les pyramides abandonnées au Nord depuis -1500 ; bref, "plus égyptienne" que ne l'était devenue une Moyenne et Basse Égypte de plus en plus clairement intégrée dans le monde méditerranéen et, à partir de -950 environ, contrôlée par des dynasties libyennes (berbères), que les souverains de Koush alliés aux "nationalistes" haut-égyptiens chasseront vers -730 pour une dernière fois réunifier le pays (carrément, cette fois, du confluent Nil Bleu-Nil Blanc jusqu'à la Méditerranée) sous l'égide de sa culture "fondatrice". C'est sans doute dans ce contexte que s'opérera la "fusion" nilotique-couchitique donnant le type humain vu ci-dessus (avant les flux ultérieurs, notamment, bien sûr, arabo-islamiques) ; avec conservation minoritaire de la langue nilotique nobiin.

    https://princesseloango.wordpress.com/2021/06/04/le-royaume-de-koush/

    https://youtu.be/ufGTh41DEfE?si=U3gnQyDuW28pps0v

    Le grand roi Taharqa, que nous avons vu plus haut, poussera même l'avantage jusqu'au Levant ; dans la Bible (qualifié de "roi d'Éthiopie" dans les traductions grecques puis latines, probablement "de Koush" dans la version originale en hébreu), il est même considéré comme un "sauveur" du peuple juif alors que Jérusalem était menacée par le féroce souverain assyrien Sennachérib (Isaïe, 37:9 et 2e Livre des Rois, 19:9) – ce qui s'inscrit bien là dans la longue tradition biblique de "sympathie" nubienne et "éthiopienne" (ainsi d'ailleurs qu'envers l'Égypte "vraiment africaine", du Moyen Empire par exemple, où sont sans doute raisonnablement à situer les épisodes d'Abraham et de Joseph, par opposition à celle du Nouvel Empire finissant et bien sûr de la Basse Époque - et encore, même à ce moment-là les relations seront disons "chaotiques" mais pas uniformément mauvaises, comme en atteste l'histoire fascinante de la communauté établie en Haute Égypte à la limite la Nubie, à Assouan et Éléphantine).

    Ses successeurs devront cependant se replier, et regagner la Nubie devant les Assyriens qui installeront sur le trône leurs "obligés" de la XXVIe dynastie : plus jamais, dès lors, la vallée du Nil ne connaîtra une unité politique d'une telle extension. Par sécurité, la capitale koushite sera éloignée de la frontière égyptienne et transférée à Méroé, peu au nord (200 km) de l'actuelle Khartoum.

    C'est cette civilisation, contemporaine de leur époque classique, que les Grecs nommeront pour leur part "Éthiopie" ; nom qui se "transférera", par la suite, plutôt aux régions de la Corne ; jusqu'au pays de ce nom aujourd'hui.

    Elle jouera, par ailleurs, un rôle apparemment assez fondamental dans l'entrée de tout le continent dans l'Âge du Fer, métal qu'elle battait et exportait en quantités considérables durant cette période ; ce qui pourrait presque lui valoir le surnom de "Hallstatt de l'Afrique"...

    À sa tête régnait un souverain, intitulé qore dans la langue locale (on peut avoir l'impression d'observer ici une mutation, entre Égypte kémite et Koush-"Éthiopie", des phonèmes p/b en k/q(w) ou g(w) : ainsi per-aâ - "la grande maison" = le palais, devenu "pharaon" - donne-t-il qore, de même que, peut-être, le terme neb - seigneur, prince, autorité politique suprême - aurait donné négus en éthiopien... ce type de mutation n'a linguistiquement rien de surréaliste, il est notamment courant entre les langues indo-européennes, comme par exemple hippos en grec = equus - "ekwus" - en latin = cheval) ; mais il apparaît également que "la monarchie était périodiquement contrôlée par des femmes, les illustres candaces (le titre « kentake » ou « kandake » en méroïtique, traduit « candace » dans sa version latinisée). Contrairement à son voisin égyptien, où les pharaons étaient par essence des hommes (les rares reines régnantes accédaient au trône dans des circonstances exceptionnelles), à Méroé les reines jouissaient de la même légitimité que les rois".

    Ainsi, demeurée indépendante alors que l'Égypte ptolémaïque était devenue une province romaine, la Nubie de Méroé sous la conduite de la kandake (reine) Amanirena infligera une cinglante défaite aux armées d'Auguste, poussant même l'avantage jusqu'à Syène (Assouan) ; ce qui sera l'un des rares revers militaires subis par l'Empire à cette époque :

    https://youtu.be/_mbSJUUq-qk?si=NDRm1BRDfAdyzHAM

    Pour finir, toute la région (y compris l'Égypte elle-même, toujours province romaine puis byzantine) connaîtra un développement massif du christianisme, dans lequel les antiques "lois de Maât" étaient sans doute largement retrouvées (et, en Éthiopie, la vieille tradition des origines de la dynastie régnante dans l'union du roi Salomon et de la reine de Saba, en lien évident avec le courant de peuplement sémitique-arabique de la Corne vers -1000 ou -800 ; voulant même que l'Arche d'Alliance - rien moins ! - y ait été emmenée par leur fils Ménélik - selon une autre théorie toutefois, elle y serait parvenue via d'abord la communauté d'Éléphantine que nous avons vue, où elle aurait été mise à l'abri soit sous le règne du "roi impie" Manassé, soit plus probablement lors de la conquête babylonienne de la Judée : dans tous les cas, la présence dans le pays de la communauté des Beta Israël, aux très anciens rites pré-talmudiques, est depuis longtemps objet de fascination et de toutes les interrogations...) ; et de fait, l'émergence des premiers États officiellement chrétiens au monde (Axoum, en Éthiopie, avant même Rome... les royaumes post-méroïtiques de Nubie suivront rapidement). Un "eunuque de Candace, reine d'Éthiopie" aurait déjà été converti par l'apôtre Philippe alors qu'il était "venu au Temple de Jérusalem pour adorer", selon les Actes des Apôtres, 8:27-39 ; ce qui, réel ou pas, atteste déjà d'une présence ou en tout cas d'une notable "imprégnation" du judaïsme dans ce pays au Ier siècle de notre ère, puisque le texte est raisonnablement daté de l'an 80 ou 90.

    Cette civilisation chrétienne du Nord-Est de l'Afrique est elle aussi d'un très grand intérêt et raffinement ; et, rappelons-le, l'Éthiopie demeurera au XXe siècle le seul pays africain à ne pas être colonisé (après, notamment, l'éclatante victoire d'Adwa sur les troupes italiennes en 1896, véritable nouveau triomphe de la "Candace" sur les légions d'Auguste !). La Bible éthiopienne, de doctrine monophysite, compte plus de 80 livres contre 73 pour la Bible catholique et 66 chez les protestants ; renfermant des clés de compréhension très intéressantes du message monothéiste.

    Des déserteurs d'une légion originaire de Thèbes en Égypte auraient même participé à l'évangélisation d'une grande partie de... l'Europe alpine, comme nous l'avons brièvement évoqué dans notre article sur les Bagaudes : au Moyen Âge, ils étaient d'ailleurs généralement représentés comme des Noirs (lol... Jacquouille la Fripouille se posait moins de questions que nous sur l'identité des anciens Égyptiens). On aura bien sûr coutume de dire que tout cela "relève de la légende" ; mais, pour être tout à fait honnêtes avec vous, cet argument nous semble avoir ses limites : pourquoi, dans quel intérêt, avoir inventé des hommes venant d'un pays aussi lointain, et n'évoquant pour ainsi dire rien aux habitants de ces régions ? Offrons-nous donc le plaisir d'un instant, d'imaginer un tel lien entre le dernier "avatar" de l'antique Kemet et l'aire civilisationnelle "celto-romane" christianisée du Haut Moyen Âge de notre continent !

    Enfin, l'islam se répandra depuis l'Égypte (VIIe siècle) jusqu'au Soudan et une partie de l'Éthiopie et l'Érythrée (XIIIe-XVIe siècles).

    La réalité, en fait, est qu'autant qu'il y a un "continuum" civilisationnel dans le bassin Niger-Sénégal ; dont Djenné et Wagadou, Ghana, Mali et Songhaï ne sont que des noms transitoires à un moment donné (et probablement d'autres manifestations bien plus anciennes encore, en lien notamment avec l'héritage "saharien vert" que nous avons vu, mais quand on part du principe qu'une région n'a "pas d'histoire", forcément l'archéologie n'y sera pas à la fête...) ; ou encore un "continuum" au Maghreb depuis le Néolithique, en liens constants avec l'Europe du Sud à travers l'arrivée de la "composante ibérique" à partir de -5000, puis l'alliance Libyens-Peuples de la Mer, l'Empire carthaginois et les royaumes numides, puis Rome bien sûr, qui a tout mis sous sa coupe (avec à une époque des empereurs berbères), et enfin la civilisation islamique : Aghlabides, Almoravides, Almohades etc. ; il y a, tout autant, un "continuum" que l'on pourra appeler koushite, ou "nilo-éthiopique", depuis Kerma puis Napata puis Méroé jusqu'à (après légère "déportation" géographique du centre de gravité vers le Massif éthiopien) Axoum etc. ; et qui existe encore, puisque la civilisation abyssine existe encore (Éthiopie).

    Et la Haute Égypte, c'est à dire Nagada, n'était à la base ni plus ni moins qu'un "appendice" de ce continuum nilo-éthiopique originel ; qui en se conquérant avec Narmer un débouché sur la Méditerranée orientale, véritable "hub", carrefour névralgique entre trois continents à l'époque, s'est ouvert une destinée et les voies d'une magnificence n'ayant bien sûr plus rien à voir ; et s'est (aussi) "orientalisé" (culturellement, génétiquement et en type humain) ; mais sa matrice était bien là.

    Exactement comme la Crète minoenne de notre côté : à la base, c'est la Vieille Europe, le peuplement néolithique de notre continent depuis l'Anatolie ; ce sont les Cyclades, les "Pélasges diminiens" ; point, il n'y a pas à chercher plus loin ; mais qui, par sa position de "hub" en Méditerranée orientale, a atteint une magnificence inégalée en Europe auparavant et même pendant encore près d'un millénaire ensuite ; et s'est (là encore) "orientalisée" (tout en "minoïsant", par ailleurs, le Levant et le Delta du Nil hyksôs, comme l'ont montré Cline et d'autres).

    Les civilisations, finalement, sont plus que toute autre chose des "routes" (plus même que des "bassins" comme nous l'avons dit précédemment) ; sur lesquelles vont se dresser selon les époques de plus ou moins grands "hubs" ; c'est avant tout cela qui va conduire à tel et tel endroit à se développer une civilisation, et non plus une société rudimentaire : nous avons montré que "l'Atlantide" était en réalité avant tout une telle "route", depuis la Méditerranée orientale (le grand "carrefour névralgique") jusqu'au Nord-Ouest atlantique de l'Europe en passant par Gibraltar ; et la vallée du Nil en était bien sûr une autre, majeure, depuis la Méditerranée jusqu'au cœur du continent africain.

    Mais ce qu'il ne faudrait pas, finalement, c'est que cette "façade" resplendissante qu'est devenue l'Égypte pharaonique nous dissimule, et conduise à mépriser ce "creuset" civilisationnel millénaire entre (grosso modo) première cataracte, Massif éthiopien et Grands Lacs ; plus modeste, mais aussi fascinant qu'encore insuffisamment exploré (Doukki Gel n'a commencé à être mise à jour, sous un établissement égyptien du Nouvel Empire, qu'il y a une douzaine d'années seulement...) ; et qui en était (comme les auteurs grecs antiques l'ont dit et répété) la "matrice"...

    Pas plus que la Crète (et son rejeton, car c'en était civilisationnellement un, mycénien), et son absence d'équivalent en raffinement jusqu'à la Grèce et aux Étrusques de -700, ne doit nous dissimuler et faire mépriser tout le reste de la Vieille Europe et des civilisations méditerranéennes ainsi qu'atlantiques de notre continent, depuis le Néolithique jusqu'au début du Fer, qui sont ce qui se "cache" derrière "l'Atlantide" de Platon et Diodore !

    Mais évidemment, au-delà de son raffinement civilisationnel indiscutable, la Crète minoenne fait jubiler le dogme parce que "c'est l'Orient" ; au large de la Grèce, non loin du Levant ; omphales de toute notre cosmogonie gréco-biblique ! C'est ainsi que l'île de Minos est "devenue", à elle seule, "l'Atlantide"... dans une théorie aussi bienvenue et intellectuellement confortable, qu'en contradiction totale avec les descriptions et indications géographiques des deux auteurs.

    Il en va exactement de même pour l'Égypte pharaonique ; au plus grand mépris de la "matrice éthiopienne" de cette civilisation sur laquelle toutes les sources antiques concordent pourtant !

    Car en vérité, les "Atlantides", les civilisations perdues, ne gisent pas tant sous l'eau ou sous les sables ; qu'elles ne gisent sous nos décisions qu'"il n'y avait rien" à tel ou tel endroit "avant" la civilisation que nous avons décrété y avoir été la première ; décidant, de manière générale, que tout est nécessairement "parti" des abords de la Méditerranée orientale et que ce que l'on trouve au loin n'en saurait être que des "apports" ; alors que c'est plutôt, tout au contraire, en venant à elle de ces "au loin" que des cultures ont développé à son contact leur quintessence ; et que "Koush", notamment, a engendré l'Égypte pharaonique...

    C'est "là-dessous", sous cette ignorance voulue, que sont enfouies et que, nous l'assumons, nous pensons avoir "dégagées", aussi bien "l'Atlantide" que la réponse à cette interminable controverse de l'identité ethnique de l'ancienne Égypte.

    Voilà ce que l'on pourrait finalement dire, en dernière analyse !

    [* Exemple simple : à la base, les "celto-italiques" ce sont un seul et même peuple indo-européen, centré sur les Alpes (culture dite "campaniforme", puis "des Champs d'Urnes" etc.).

    Les Italiques en sont une branche, qui a peuplé l'Italie. Les Celtes domineront quant à eux l'essentiel du reste du continent.

    Sa position stratégique en Méditerranée finira par faire de Rome (italique) une civilisation bien plus avancée, et même la plus grande du monde antique. Les Celtes étaient quant à eux une grande et respectable civilisation, mais plus modeste tout de même.

    Rome finira même par dominer la plus grande partie du monde celte, et la "romaniser"... Tout comme l'Égypte a annexé la Nubie entre (grosso modo) -1500 et -1000 ; et après cette date, redeviendra indépendante une Nubie profondément "égyptianisée" et même, quelque part, "plus égyptienne" que ce qu'était devenue sa grande voisine du Nord !

    Pourtant, tous étaient issus d'une même matrice.

    Ah ! Et évidemment, si l'on regarde génétiquement l'Urbs à son apogée... on risque de se demander si c'est même l'Europe ! Ça tire vers l'Afrique du Nord, l'Orient (ici, notamment : l'"Italie centrale impériale" est représentée par les carrés roses)... Des empereurs sont berbères. Plus rien ne permet de dire que ce sont des "petits frères" des Celtes. Pourtant, à la base, c'est ce qu'ils sont...

    En somme, ce que nous voulons, et pensons avoir démontré ici, c'est que l'Égypte était aussi africaine que Rome était européenne.

    Le fait que l'une comme l'autre :
    - aient atteint, au contact des routes méditerranéennes, un niveau de civilisation incomparable avec le reste de leur continent ;
    - qu'elles aient reçu, dans ce cadre, de puissantes influences étrangères (grecque sur Rome, proche-orientale sur l'Égypte), non seulement sur le plan culturel, mais AUSSI au plan génétique (la génétique de la Rome impériale ferait douter qu'il s'agisse d'une ville européenne !) ;
    - et qu'elles aient, dans des mouvements de "rétroaction", fini par exercer une "œuvre civilisatrice" sur le reste de leur continent "en arrière" ;
    N'Y CHANGE RIEN, point :
    - Rome était une civilisation européenne, issue de la population indo-européenne des Alpes "foyer" des Italiques mais aussi des Celtes ;
    - la Haute Égypte de Nagada-Nekhen-Abydos, qui a conquis la Basse Égypte et initié la civilisation pharaonique, était "issue" ou en tout cas "sœur" de la Nubie/Koush.

    Et cela ne veut pas dire non plus, forcément, que ce qui était resté "en arrière" (Nubie, Celtes) ne méritait pas le nom de civilisation avant que l'Égypte ou Rome ne viennent les "civiliser". On SAIT aujourd'hui que c'est faux. Ce n'était pas aussi grandiose, mais c'était bien des civilisations. Si la tombe de Vix, cinq siècles avant que le moindre Romain ne mette les pieds par là-bas, ce n'est pas de la civilisation, nous ne savons pas ce que c'est ! Il en va exactement de même pour la Nubie de Kerma, sa "Deffufa" (sorte de ziggourat), la fascinante cité de Doukki Gel, ses tombes richement ornées etc. etc.

    On a en fait, pour faire peut-être encore plus clair, tendance à considérer que les civilisations plus brillantes sont les "mères" des plus modestes, auxquelles elles ont "apporté" une civilisation que celles-ci n'ont su que "grossièrement reproduire"... Ceci est totalement faux et relève d'une vision typique de l'idéologie colonialiste de l'Occident des XIXe-XXe siècles. Cela ne fonctionne pas du tout ainsi. Une civilisation peut tout à fait en engendrer une autre, ou avoir une "sœur" voisine, tout d'abord à égalité (pourquoi devrait-elle forcément être "inférieure" ?) ; puis qui au fil des siècles, par tout un ensemble de facteurs, en arrivera à la dépasser de beaucoup. Deux exemples typiques sont ceux que nous venons de voir ici : les mêmes Champs d'Urnes, en Europe, qui ont donné d'un côté les Italiques (et même influencé les Étrusques, non-italiques), dont les Romains ; et de l'autre côté les Celtes, plus "modestes" bien que tout à fait respectables ; et dans la vallée du Nil, une même culture néolithique (100% attestée par une même poterie, notamment), qui deviendra d'un côté la grandiose Égypte et de l'autre la plus modeste Nubie de Kerma.

    Pour ce qui est des dites pyramides nubiennes, datées du 8e siècle avant jusqu'au début de notre ère grosso modo (l'Égypte a construit des pyramides entre -2700 et -1500, plus ensuite) ; eh bien oui, c'était, en termes de distance temporelle, du même niveau que l'"hommage" à Rome de notre Renaissance...

    Mais en tout cas, c'est bien à l'Égypte des pyramides, de l'Ancien Empire, qu'ils ont choisi de rendre hommage. Pas à l'Égypte qui leur était contemporaine, assyrienne, puis perse, puis grecque ptolémaïque. 2000 ans d'étroite interaction avec leur grand voisin du Nord, avait fini par en faire les "gardiens de ce qu'il restait" de la civilisation égyptienne originelle !!]

    [Concernant le fameux "bullshit" prêté à Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), qui affirme dans ses écrits que des Égyptiens "donc" des Noirs auraient peuplé jusqu'à la Colchide (actuelle Géorgie), ce dont le caractère "impossible" et même "ridicule" invaliderait toutes les thèses quant à l'africanité des anciens Égyptiens ; la réponse est apportée ici :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Colchis#cite_note-56

    Car encore une fois, il faut lire les textes en grec dans leur version originale, et non des traductions approximatives : "Le mot grec original se lit 'μελάγχροες', qui a souvent été traduit par 'peau sombre'. Cependant, le mot est en réalité un composé des mots 'μέλι' (miel) et'έγχρωμος' (coloré)", "couleur de miel" donc, autrement dit "bronzé", "mat", "café au lait" ou "caramel"... et non "noir", comme sont au contraire explicitement désignés les "Éthiopiens" (Africains subsahariens en général, pour les auteurs grecs).

    Encore une fois, africanité ne signifie pas nécessairement noirceur de peau façon Afrique équatoriale... Les choses prennent donc immédiatement une dimension beaucoup plus crédible : beaucoup de Géorgiens sont effectivement assez mats de peau ; ce dont Hérodote ne fait de toute façon pas le critère principal pour leur prêter une origine égyptienne (il invoque surtout la pratique de la circoncision) ; et cela recoupe par ailleurs... ce que l'on sait aujourd'hui par le biais de la génétique :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Comme on peut l'observer sur cette carte, on trouve au centre de l'actuelle Géorgie un petit "noyau" de prévalence E1b1b (haplogroupe Y, masculin) de l'ordre de 10 à 15%, isolé au milieu de prévalences très faibles (quelques %) voire proches de zéro ; et par ailleurs, depuis l'Égypte (qui au départ devait être pratiquement "noire" d'une prévalence aussi élevée que le reste du continent, mais a "baissé" depuis sous les apports grec et romain antiques, puis arabe J1 à l'époque médiévale), une "traînée" s'étirant pratiquement jusqu'à l'Anatolie et l'Arménie conformément au parcours prêté aux troupes de "Sésostris"....

    (* L'importante concentration dans la région des Balkans relève d'un cas particulier, celui de la sous-clade V13 dont nous avons parlé à la fin - note de fin d'article (b) - de ce précédent article : une population venue de Levant avec la grande vague de peuplement néolithique,ayant fait souche dans les Balkans où V13 est apparu environ 5000 ans avant notre ère, puis qui aurait pour des raisons inconnues ("caste" de métallurgistes ?) accompagné les indo-européens R1b dans leur expansion sur tout le continent. Quant à la prévalence en Italie et dans la Péninsule ibérique, elle résulte de contacts trans-méditerranéens soutenus au fil des siècles ; et en région parisienne, de l'immigration récente.)

    Sachant qu'il y a probablement là une confusion, en revanche : le souverain ainsi nommé désigne en réalité beaucoup plus probablement un ou plusieurs Thoutmosides, entre le XVe et le XIVe siècle avant notre ère, qui menèrent de très importantes conquêtes au Proche-Orient à cette époque... conquêtes dont le recoupement avec la carte de l'haplogroupe E1b1b est absolument saisissante, même si le substrat préhistorique natoufien pré-sémite y joue certainement aussi un rôle (mais par contre dans le Caucase il n'y en avait pas, c'était - et c'est toujours - une terre G et J) :

    Visages des bâtisseurs de pyramides

    Ce qui serait cohérent avec cette annotation de bas de page ici :

    "Ce prince vivait un peu moins d’un siècle avant la guerre de Troie, et il était à peu près contemporain d’Hercule, fils d’Alcmène. (...) Il se passa environ huit cents ans depuis la guerre de Troie jusqu’à Hérodote, et neuf cents depuis Hercule jusqu’au même historien."

    Hérodote vivant au Ve siècle, sans chercher l'exactitude absolue, cela est beaucoup plus cohérent que "Sésostris", nom de pharaons qui régnaient entre le XXe et le XIXe siècle av.J.-C.]


  • Commentaires

    1
    Nom
    Samedi 6 Janvier à 04:37

    Ni Egyptiens, ni Blancs, ni aliens (sans toutefois totalement exclure la possibilité à l'époque d'interaction ponctuelles en moyenne plus "avancées" que la majorité de celles existant ces dernières décennies... Mais à ma connaissance pour le moment pas de preuves irréfutables sur cet aspect, contrairement évidemment à la période des XX et XXIe siècles ("juste" quelques centaines de milliers voire millions de photos, vidéos authentifiées ; de témoignages (d'absolument toutes les classes et professions, y compris d'innombrables anciens "sceptiques", dont des militaires et pilotes de tout pays les plus aguerris...) individuels et de masse concordants sans se concerter, tout aussi irréfutables et totalement inexplicables autrement ; traces radars tout aussi inexplicables autrement, électromagnétiques, de radiations, et d'à peu près toutes sortes...), voire quelques siècles avant... Et évidemment comme pour à peu près tous les autres phénomènes "paranormaux"...)...

    Mais oui, une civilisation humaine terrienne technologiquement au moins aussi avancée que l'humanité actuelle (bien que d'une manière assez radicalement différente sur la plupart des aspects...), et socialement et politiquement infiniment plus sage, mais disparue suite au cataclysme mondial il y a 12 000 ans... (mais pas entièrement, voilà une des clés...)

    Sauf à accepter les affirmations grotesques de l'écrasante majorité des "archéologues" officiels sur ces sujets, qui font défier toutes les lois de la physiques les plus élémentaires, refusent et tentent de censurer tout débat et toute remise en question (évidemment pour préserver leurs intérêts minables, personnels et ceux du système qu'ils servent...), et surtout toutes les innombrables preuves matérielles, mathématiques et de toute sortes, qui sont à la vue de tous... (comme dans tant et tant d'autres sujets...)
    Sans même parler EN PLUS d'au moins 99 % de toutes les anciennes cultures et civilisations du monde qui toutes affirment l'existence d'une telle civilisation, puis sa disparition dans les mêmes circonstances...


    Donc L'ATLANTIDE, OUI, UN MILLIARD DE FOIS oui. Et cette civilisation a porté plusieurs autres noms à travers l'Histoire et le monde... Et en regardant BAM, on arrive notamment à la conclusion logique qu'il serait plus juste d'utiliser un autre nom (et malgré le fait qu'il soit peu probable que celui-ci non plus soit le nom que se donnait ce Peuple il y a 12 000 ans...), notamment étant donné comme vous le verrez l'hypothèse à l'heure actuelle la plus étayée de la localisation géographique du territoire d'origine (et "central") de cette civilisation...


    A voir... :
    (surtout indispensablement dans cet ordre, d'abord LRDP puis BAM... Et ne pas cliquer non plus sur les deux liens à la fin avant de voir les docs...)

    La Révélation des Pyramides (LRDP), 2009, avec cette petite intro nécessaire :
    "Le réalisateur Patrice Pouillard/Pooyard a rompu avec le Jacques Grimault vers 2016, car celui-ci (le fameux "informateur") était un escroc qui mentait à Pouillard, notamment en lui faisant croire qu'il était le premier découvreur des faits exposés dans LRDP ; mais LRDP reste évidemment à 99,999999 % juste, à part donc cette erreur d'attribution de la découverte, et littéralement une ou deux autres erreurs ultra-ultra-marginales et microscopiques (pour être totalement précis, une petite image d'illustration erronée pendant quelques secondes à propos d'un signe astrologique...), car Pouillard a toujours été 100 % scientifique et honnête, vérifiant et re-re-vérifiant tous les calculs. Et il a donc poursuivi de son côté son travail dans la même démarche scientifique avec BAM, où il a donc corrigé en citant les véritables découvreurs, et étendu l'enquête ; et avec d'autres suites à venir..."
    https://web.archive.org/web/20221020153810/https://www.youtube.com/watch?v=HFpHDXUgcqw  
    (y a un petit comique qui l'a mise en "mode privé" ou chais pas quoi, donc pour le moment faut utiliser par exemple la wayback machine pour accéder à ce lien... Mais deux ou trois autres chaînes youtube l'ont mis aussi en ligne, par contre je n'ai pas vérifié si la qualité image et audio étaient toujours au rendez-vous (élément totalement indispensable pour ces documentaires, donc se munir absolument du meilleur matériel pour le visionnage des deux...))

     

    Bâtisseurs de l'Ancien Monde
    https://www.youtube.com/watch?v=EHs6Gj7Cxzg

     

    https://www.facebook.com/BATISSEURSDELANCIENMONDEBAM
    https://bam-investigations.com/



    Ceux qui ont netflix ou autre plate-forme, verront (et liront) aussi avec profit notamment la série documentaire de Graham Hancock (perso je n'ai pas encore eu l'occasion de la voir).

     

      • Vendredi 19 Avril à 18:34

        C'est toi Iñaki ?

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